Le Nouveau Parti démocratique (NPD) réclame une enquête sur les allégations voulant que des circonscriptions conservatrices du Québec aient été financées illégalement par la firme SNC-Lavalin.

Le porte-parole néo-démocrate en matière d'éthique, Alexandre Boulerice, s'est adressé au commissaire aux élections fédérales pour attirer son attention sur cette affaire, qui remonterait à la campagne électorale de 2009.

Le réseau CTV a rapporté vendredi dernier qu'une dizaine de hauts dirigeants de SNC-Lavalin (TSX:SNC) auraient fait parvenir des chèques personnels aux associations conservatrices de deux circonscriptions où une victoire était fort improbable.

Environ 25 000 $ auraient ainsi été envoyés aux circonscriptions de Laurier-Sainte-Marie et Portneuf-Jacques-Cartier, après quoi une somme de quelque 30 000 $ aurait été transférée à la circonscription représentée par Christian Paradis, qui était à l'époque ministre des Travaux publics.

Si ces contributions ont été remboursées par l'entreprise, cela pourrait contrevenir à plusieurs dispositions de la Loi électorale du Canada, écrit M. Boulerice dans sa lettre datée du 1er décembre.

«Ces récentes révélations sur le financement m'inquiètent grandement et j'espère que vous vous pencherez sur cette question afin de vous assurer que la Loi électorale du Canada n'a pas été contournée», peut-on lire dans la missive du député de Rosemont-La Petite-Patrie.

Le Parti conservateur a réitéré mercredi en Chambre qu'il rembourserait la totalité des sommes en question dans l'éventualité où celles-ci auraient été versées grâce à un stratagème de prête-noms.

«Notre parti n'accepte certainement pas les dons qui ne respectent pas la loi», a tranché Paul Calandra, le secrétaire parlementaire du premier ministre Stephen Harper.

Le bureau de Christian Paradis a référé les questions sur le dossier au département des communications du Parti conservateur.

«Le ministre Paradis et l'association de circonscription n'avaient aucune raison de croire que les dons ne respectaient pas la loi électorale», a écrit dans un courriel Marc-André Leclerc, gestionnaire des opérations au Québec.

«Nous appuyons l'enquête d'Élections Canada pour déterminer si SNC-Lavalin a illégalement remboursé des employés pour des dons faits à des partis politiques», a-t-il poursuivi.

Le commissaire aux élections fédérales, Yves Côté, ne commente pas les plaintes qui lui sont adressées et ne communique pas son intention de déclencher une enquête ou pas, a indiqué son attachée, Michelle Laliberté.