Un adjoint parlementaire de la députée du NPD Marie-Claude Morin a été suspendu dans la foulée d'allégations de harcèlement sexuel à l'endroit d'une étudiante de l'Université d'Ottawa.

L'incident se serait déroulé en août lors de la semaine d'initiation des nouveaux étudiants. Selon Arezoo Najibzadeh, Yanéric Bisaillon l'aurait prise par les épaules sur la piste de danse lors d'une soirée et lui aurait dit: «Je vais te mettre mon pénis dans la bouche et t'étouffer sur mon lit.»

M. Bisaillon affirme avoir seulement dit «je vais t'étouffer» et dit regretter d'avoir tenu ces propos, mais assure qu'ils n'avaient aucune connotation sexuelle et se voulaient humoristiques.

«Je regrette d'avoir dit une mauvaise blague, mais en tant que jeune homme homosexuel et ami de cette étudiante, j'étais convaincu qu'elle avait compris que c'était une blague», a-t-il déclaré en entrevue au Courrier de Saint-Hyacinthe.

En plus d'être suspendu pour une durée indéterminée de son poste d'adjoint parlementaire de la députée de Saint-Hyacinthe-Bagot, le jeune homme a renoncé à briguer l'investiture néo-démocrate dans cette même circonscription, où sa patronne, Mme Morin, ne se représentera pas. Il a aussi démissionné de son poste de vice-président d'une association étudiante.

Harcèlement au Parlement

Mme Najibzadeh, jeune militante libérale et étudiante de première année en sciences politiques, a décidé de dénoncer le geste sur Twitter près de trois mois plus tard, en novembre, dans la foulée d'une controverse de nature sexuelle sur la colline du Parlement. Le Parti libéral du Canada a suspendu deux de ses députés en raison d'allégations de harcèlement sexuel à l'endroit de deux députées du NPD.

Le NPD a confirmé la suspension de son employé.

Mulcair propose des solutions

Ces révélations surviennent le jour où le chef du NPD, Thomas Mulcair, a écrit à ses homologues du Parti conservateur (Stephen Harper) et du Parti libéral (Justin Trudeau) pour proposer des solutions pour combattre le harcèlement sexuel au Parlement.

M. Mulcair a proposé entre autres de nommer un agent du Parlement indépendant et non partisan, qui pourrait faire enquête sur ce type d'allégations. Il voudrait aussi qu'un nouveau code de conduite soit adopté en la matière et qu'une définition claire du harcèlement soit établie et communiquée aux députés et employés.