Les habitants de la Colombie-Britannique l'ont échappé belle cette semaine lorsqu'un cargo russe a dérivé dangereusement près des berges des îles de Haida Gwaii, ont martelé les partis d'opposition à la Chambre des communes, lundi.

Le Simushir a finalement été tiré jusqu'à Prince Rupert par un bateau-remorqueur américain, mais les néo-démocrates et les libéraux s'inquiètent de la présence accrue des superpétroliers dans la région.

Le porte-parole du NPD en matière de Finances, Nathan Cullen a demandé aux conservateurs s'ils étaient à l'aise avec leur plan de sécurité maritime, qui se reposerait, selon lui, sur la «chance» et «l'intervention des Américains».

La ministre des Pêches, Gail Shea, a rejeté les critiques et a plutôt remercié la garde côtière canadienne, qui a dû mettre 14 heures pour trouver le bateau russe. Elle a ajouté que le gouvernement avait promis un investissement de 6,8 milliards $ pour construire de nouveaux navires.

M. Cullen a rétorqué qu'un gouvernement reconnaissant du travail de sa garde côtière n'aurait pas coupé 20 millions $ dans son budget et mis à pied 300 employés.

La garde côtière du Canada a tenté par trois fois de remorquer le Simushir, mais la corde s'est sectionnée à chaque reprise dans la mer agitée. Elle avait toutefois réussi à éloigner le bateau des côtes des îles de Haida Gwaii.

Le gouvernement conservateur a approuvé le projet de pipeline Northern Gateway, de Enbridge, qui entraînera la venue de plusieurs pétroliers près des côtes britanno-colombiennes.

Selon la députée libérale de la province, Joyce Murray, l'incident du cargo russe démontre qu'un déversement est un risque bien réel pour l'avenir.

«Comment appuyer le gouvernement, qui veut amener des centaines de superpétroliers aux côtes de la Colombie-Britannique, alors que nous ne pouvons même pas nous protéger maintenant?», a lancé le député néodémocrate Cullen.