Des gouvernements étrangers ont exprimé lundi leur appui aux manifestations historiques à Hong Kong, malgré une mise en garde du gouvernement chinois leur demandant de ne pas intervenir.

Le Canada et les États-Unis ont offert des messages encourageants aux dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie, que la police a tenté de disperser avec des gaz lacrymogènes et du poivre de Cayenne.

À Ottawa, le porte-parole de John Baird, le ministre des Affaires étrangères, a déclaré que le Canada était inquiet et suivait de près les développements de la situation. Adam Hodge a affirmé que le Canada appuyait le développement démocratique à Hong Kong.

Lors du point de presse à la Maison-Blanche, le porte-parole du président Barack Obama a soulevé le sujet en disant que le gouvernement surveillait aussi de près la situation dans la capitale financière chinoise. Le secrétaire de presse, Josh Earnest, a déclaré que les États-Unis, conformément à la Loi fondamentale de Hong Kong, appuyaient le suffrage universel et les aspirations des Hongkongais. Espère-t-il que le mouvement se répande à l'extérieur de la métropole? La réponse courte est oui, a-t-il répondu à un journaliste.

Le gouvernement chinois a livré un message sans équivoque, lundi en conférence de presse, aux instances étrangères. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunyin, a tenu à «réitérer» que Hong Kong appartenait à la Chine. Il a ajouté qu'il espérait que les pays concernés seraient prudents dans leurs déclarations, qu'ils se retiendraient d'interférer avec les affaires internes de la ville, et qu'ils n'appuieraient pas d'actes criminels.

La Chine a réussi à bloquer la plupart des images des manifestations des sites Web les plus populaires et à fermer des réseaux sociaux. La couverture médiatique des événements est relativement maigre dans les médias d'informations d'État. Lundi après-midi, la page frontispice du site anglophone de nouvelles Xinhua présentait une nouvelle sur une manifestation anti-gouvernement - au Pakistan. Un article portait sur l'opération de répression d'un pays sur le vote dans une de ses régions réclamant l'indépendance: la Catalogne, en Espagne. Aucune mention n'était faite des manifestations monstres à Hong Kong. Un seul article sur le site en mandarin décrivait une occupation illégale qui mençait de paralyser Hong Kong et de s'en prendre aux gouvernements régionaux et central.

Les manifestants s'opposent au rejet par Pékin, le mois dernier, de toute mise en candidature libre en vue des élections au poste de leader de Hong Kong, qui sont prévues en 2017. Les candidats devront plutôt être préalablement approuvés par un comité d'hommes d'affaires proches des autorités chinoises, ce qui selon plusieurs résidants contrevient à la Loi fondamentale de 1990.