La douzaine de soldats canadiens sur le point d'être envoyés en Irak ne participeront pas à une mission de combat, ont affirmé les ministres de la Défense et des Affaires étrangères lors d'une réunion extraordinaire du Comité permanent des Affaires étrangères mardi.

Les ministres Rob Nicholson et John Baird ont expliqué et justifié cette nouvelle mission canadienne annoncée par le premier ministre Stephen Harper la semaine dernière au terme d'un sommet de l'OTAN au Pays de Galles.

« Quelques douzaines » de membres des opérations spéciales des Forces armées canadiennes seront déployés sous peu dans le nord de l'Irak afin de fournir des conseils et de l'assistance technique aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre l'État islamique (EI), a indiqué le ministre de la Défense, Rob Nicholson.

Il n'a pas précisé le nombre ni le moment exact de leur déploiement.

« Je veux être clair : ces Forces ne seront présentes que dans un rôle de conseil et d'assistance; pas dans un rôle de combat », a toutefois martelé le ministre Nicholson.

« Le déploiement initial de nos troupes sera pour une période de 30 jours, et il sera réévalué après cette période », a-t-il ajouté.

Plusieurs députés membres du comité de la Chambre des communes lui ont demandé s'il serait possible que la mission soit élargie à une mission de combat au terme de ce réexamen après 30 jours.

« Prévoyons-nous, si les choses continuent de se détériorer en Irak avec l'EI qu'il pourrait y avoir une implication militaire supplémentaire? » a demandé le député conservateur James Bezan.

« Comme le premier ministre l'a indiqué, nous n'envoyons pas de soldats au combat. C'est le rôle que nous avons désigné pour les Forces armées et nous allons continuer », a répondu M. Nicholson. 

Les ministres Nicholson et Baird ont décrit l'ÉI comme une organisation barbare qui menace la sécurité internationale et canadienne tout en multipliant les atrocités contre des victimes innocentes, dont des femmes et des enfants. C'est cette même organisation qui a diffusé des vidéos de ses membres en train de décapiter deux journalistes américains.

« Ne mâchons pas nos mots : cette organisation terroriste ne commet pas seulement des meurtres barbares par l'assassinat systématique de minorités religieuses, mais elle représente une menace croissante et réelle à la civilisation elle-même », a déclaré Rob Nicholson.

Le ministre Baird a précisé que « nous avons deux objectifs à court terme : un, de stopper la progression de l'EI pour contenir la catastrophe humanitaire croissante. L'autre est de fournir un soutien aux Forces irakiennes pour renverser cette progression. Pour les aider à s'aider ».

Le Canada a commencé à s'impliquer dans l'opération militaire contre l'ÉI il y a quelques semaines en participant au transport de matériel militaire fourni aux forces irakiennes par des pays alliés.

« Je peux confirmer que 11 vols de l'Aviation royale canadienne ont eu lieu afin de livrer près de 500 000 livres d'équipement militaire de nos alliés », a déclaré le ministre de la Défense Nicholson.

Le gouvernement a indiqué qu'il continuerait à collaborer avec les partis de l'opposition dans le dossier. En plus de cette réunion extraordinaire d'un comité parlementaire, les partis ont eu droit à une séance d'information et ils ont participé à une mission d'exploration en Irak.

« L'EI est en effet une menace pour la sécurité internationale et le Canada ne peut tout simplement pas dire que ce n'est pas notre problème. Parce que c'est notre problème. Pour cette raison, mon parti appuie le rôle militaire limité proposé par le gouvernement », a déclaré le député libéral Marc Garneau.