Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'effectuer une évaluation des risques dans la foulée de l'entrée par effraction survenue dans la nuit de vendredi à samedi à sa résidence familiale d'Ottawa.

En tête dans les sondages depuis plusieurs mois à environ un an des prochaines élections fédérales, M. Trudeau ne jouit d'aucune protection policière étant donné qu'il dirige le troisième parti à la Chambre des communes.

Mais cette situation pourrait bien changer au cours des prochains jours, selon des informations glanées hier. En général, la GRC a le mandat d'assurer la protection du premier ministre et des membres de son cabinet, du chef de l'opposition officielle, du gouverneur général du Canada et des juges de la Cour suprême et de la Cour fédérale.

De passage à Edmonton, en Alberta, où il rencontre ses députés à l'occasion d'un caucus de trois jours afin de préparer la rentrée parlementaire de la mi- septembre, M. Trudeau paraissait encore ébranlé par toute cette affaire. Il a refusé de commenter davantage cet incident devant les journalistes au moment d'arriver à son hôtel, soulignant que les policiers menaient une enquête.

Les proches collaborateurs de M. Trudeau n'ont pas voulu préciser hier si le chef libéral et sa famille faisaient d'ores et déjà l'objet d'une protection policière à la suite des événements de la fin de semaine.

Le Service de police d'Ottawa a indiqué hier qu'aucun suspect n'avait été appréhendé jusqu'ici. Selon les informations qui ont été diffusées au cours des dernières heures, un ou des individus ont pénétré dans la résidence familiale de M. Trudeau à Rockliffe Park au moment où l'épouse de ce dernier, Sophie Grégoire, et les trois enfants du couple dormaient. Une invitée se trouvait aussi au domicile de la famille alors que le chef libéral était de passage à Winnipeg.

Une lettre de menaces a été trouvée samedi matin par Mme Grégoire. Elle était déposée sur une demi-douzaine de couteaux de cuisine alignés sur le sol, a rapporté hier Radio-Canada.

Dans la lettre, l'auteur soulignait que la porte de la résidence de la famille devrait être verrouillée afin que «ces objets» ne soient pas dérobés, une allusion aux couteaux alignés. On ignore si la porte de la résidence était bel et bien verrouillée.

Des députés libéraux interrogés hier ont dit souhaiter que leur chef obtienne une protection policière dans la foulée des événements de la fin de semaine.

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, s'est entretenu avec M. Trudeau dimanche soir, a-t-on confirmé hier au bureau de M. Blaney.

«Le ministre Blaney comprend les préoccupations de la famille de M. Trudeau. La GRC, qui a l'expertise lorsqu'il s'agit d'assurer la protection des leaders politiques, examine ce dossier», a dit Jason Tamming, porte-parole de M. Blaney.