Le sénateur Mike Duffy a facturé les contribuables pour un entraîneur personnel, un artiste du maquillage ainsi que pour des frais de déplacements personnels pour assister à des funérailles et à d'autres cérémonies, soutient la Gendarmerie royale du Canada.

De nouveaux documents déposés en cour ont fourni de nouveaux détails sur les 31 chefs d'accusation déposés contre Duffy la semaine dernière. Ils révèlent que le sénateur suspendu a réclamé «cinq remboursements en lien avec des déplacements personnels».

Selon les documents, les demandes de remboursements ont été déposées au Sénat entre juin 2009 et septembre 2012 et «contiennent des informations fausses ou erronées».

Duffy, qui a connu une longue carrière de journaliste au réseau CTV avant d'être nommé au Sénat par les conservateurs en 2008, est aussi accusé d'avoir frauduleusement accordé un contrat de 65 000$ à son ami de longue date, Gerald Donohue.

Ce montant d'argent aurait été utilisé pour faciliter des paiements à trois autres personnes, dont un entraîneur personnel d'Ottawa et un artiste du maquillage, selon les documents. M. Donohue a déjà déclaré aux enquêteurs qu'il n'avait pas effectué de «travail tangible» en retour du montant d'argent.

La GRC a annoncé jeudi dernier qu'elle déposait 31 chefs d'accusation contre le sénateur conservateur suspendu, notamment de fraude, d'abus de confiance et de corruption. Selon la GRC, la fraude totalise plus de 200 000 $.

Ces chefs d'accusation portent sur des réclamations de logement pour une prétendue résidence secondaire à Ottawa (90 000 $); sur des réclamations de dépenses pour des activités personnelles ou partisanes non reliées au Sénat (plus de 50 000 $ et pour avoir accepté ou tenté d'obtenir un chèque de 90 000 $ de Nigel Wright afin de rembourser ces remboursements indûment réclamés.

Duffy a nié toute malversation criminelle. Ni Duffy, ni son avocat, Donald Bayne, n'ont voulu commenter les nouvelles informations et ont préféré renvoyer les médias à un communiqué diffusé la semaine dernière lorsque la GRC a porté les accusations.

Le sénateur de 68 ans devrait se présenter en cour le 16 septembre.

Le député du Nouveau Parti Démocratique (NPD), Peter Julian, a affirmé lundi que les informations additionnelles concernant les présumées fraudes de Duffy soulèvent des questions menant tout droit au bureau de Stephen Harper. Il croit qu'il est temps pour le premier ministre de «confesser ce qu'il sait».