L'établissement de zones d'exclusion aériennes autour des prisons québécoises aurait un effet « limité » sur la sécurité, a dit le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, jeudi. Il a par ailleurs laissé entendre que la communication avec Québec dans ce dossier aurait été meilleure s'il n'eut été du « gouvernement séparatiste » de Pauline Marois.

La Presse a révélé jeudi que la ministre des Transports, Lisa Raitt, a mis six mois à répondre à une lettre de l'ex-ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, qui souhaitait qu'on restreigne les vols autour des prisons provinciales.

À la Chambre des communes, c'est son collègue Steven Blaney qui a répondu aux questions de l'opposition. Selon lui, la création de zones de restrictions aériennes autour des établissements carcéraux aurait un effet « limité » pour prévenir les évasions.

« Il faut être conscient qu'une ligne imaginaire, ce n'est pas nécessairement ce qui va empêcher des criminels aguerris d'enfreindre la loi », a-t-il illustré.

À l'opposition qui reproche à son gouvernement d'avoir tardé à répondre à Québec, M. Blaney a plutôt lancé la pierre au gouvernement péquiste de Pauline Marois.

« Si le gouvernement séparatiste antérieur avait été si pressé d'agir, pourquoi a-t-il attendu sept mois pour envoyer une lettre au gouvernement canadien ? a-t-il lancé. Cela dit, on va continuer de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement actuel. »

M. Blaney a révélé s'être entretenu avec sa nouvelle homologue à Québec, Lise Thériault, jeudi.

« La communication était très bonne, parce qu'on a un gouvernement, à Québec, qui veille à la sécurité des citoyens et qui est fier que le Québec fasse partie du Canada », a-t-il affirmé.

« Mauvaise volonté »

Les partis de l'opposition n'ont guère été impressionnés par les propositions du ministre Blaney. Le Bloc québécois juge « inacceptable » qu'Ottawa lance ainsi la pierre à Québec.

Le député Jean-François Fortin note que M. Blaney est resté muet sur le fait que son gouvernement a mis six mois à répondre aux demandes de Québec.

« C'est de la mauvaise volonté et à la limite de l'incompétence », a ironisé le député Fortin.

« Rejeter le blâme sur un gouvernement provincial quand c'est clairement quelque chose qui est de juridiction fédérale, ça n'a pas vraiment rapport », a renchéri la députée du Nouveau Parti démocratique, Rosane Doré Lefebvre.

Le Parti libéral a pour sa part dénoncé la lenteur d'Ottawa à répondre à la demande de Québec.

« C'est certainement regrettable, a dit le député du Parti libéral, Marc Garneau. On espérerait que dans des cas comme ça, qui sont généralement considérés comme des cas d'urgence, que le gouvernement fédéral aurait réagi beaucoup plus rapidement. »

Photo Adrian Wyld, PC

Le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney