Le gouvernement canadien fera connaître dans les «prochaines semaines» son choix parmi les quatre avions de chasse qui sont en lice pour remplacer sa flotte vieillissante de F-18, a-t-il indiqué jeudi.

Les partis d'opposition à Ottawa affirment toutefois que le processus d'acquisition favorise toujours le chasseur furtif F-35 du constructeur américain Lockheed Martin.

Les autres appareils sont le F-18 Super Hornet de l'américain Boeing, le Typhoon d'EADS Eurofighter et le Rafale du groupe français Dassault aviation.

Un comité indépendant nommé en décembre 2012 par le gouvernement a exposé jeudi la méthodologie qu'il a employée pour établir les avantages et inconvénients des quatre chasseurs.

Ses conclusions n'ont pas été publiées, mais il souligne néanmoins dans un sommaire qu'«aucun avion-chasseur ne peut exécuter chaque mission parfaitement ou sans aucun risque».

«Les renseignements qui ne sont pas de nature délicate sur le plan commercial ou qui ne sont pas classifiés seront rendus publics», a promis le gouvernement.

Un cinquième constructeur, Saab, s'est retiré du processus, mais envisage toujours de proposer son chasseur Gripen si Ottawa décide de lancer un appel d'offres public.

Le premier ministre conservateur Stephen Harper s'était engagé mercredi à donner suite aux recommandations du comité indépendant.

«Les ministres (...) prendront une décision concernant les prochaines étapes du remplacement de la flotte de CF-18 au cours des prochaines semaines», a indiqué jeudi le ministère des Travaux publics dans un communiqué.

Le chef de la principale formation d'opposition, Thomas Mulcair, avait accusé mercredi le gouvernement conservateur de vouloir favoriser «aveuglément» le F-35, malgré son coût élevé et le «risque» que représente, selon lui, ce chasseur «monomoteur».

Le comité indépendant avait été mis en place après la suspension par le gouvernement du processus de remplacement de ses F-18 par des F-35 en raison d'une opposition parlementaire due au coût, mais aussi au manque de transparence faute d'un appel d'offres.

Ottawa avait annoncé en juillet 2010 son intention d'acheter 65 F-35 entre 2016 et 2022 à un coût de 9 milliards de dollars, 16 milliards en prenant en compte les contrats d'entretien.

Mais un audit du Vérificateur général du Canada avait révélé que les coûts complets du cycle de vie de l'appareil revenaient au final à quelque 46 milliards de dollars sur 42 ans, soit trois fois plus qu'initialement envisagé pour une période de 20 ans.