Le premier ministre Stephen Harper a joint sa voix à celle du président américain Barack Obama, jeudi, pour s'opposer à la volonté de dirigeants du G7 de rencontrer le président russe Vladimir Poutine cette semaine, a appris La Presse Canadienne.

Au cours de deux jours de discussions à huis clos des dirigeants du G7 à Bruxelles, MM. Harper et Obama ont adopté la même opposition ferme aux désirs de plusieurs chefs d'État et de gouvernement de s'entretenir avec M. Poutine, a indiqué jeudi une source proche des discussions.

La France a invité M. Poutine à la commémoration, vendredi, du 70e anniversaire du Débarquement de Normandie.

L'arrivée imminente du président russe a montré des failles au front autrement uni du G7, qui a produit une déclaration publique dénonçant l'annexion de la Crimée par Moscou et les gestes de provocation subséquents dans l'est de l'Ukraine.

Le premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande devaient s'entretenir avec M. Poutine plus tard jeudi, à Paris, selon l'agence de nouvelles russe ITAR-TASS. Une rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et M. Poutine doit se tenir, vendredi, à Deauville, en France, en marge des cérémonies du Jour J.

MM. Harper et Obama ont aussi signifié aux autres dirigeants du G7 que de telles rencontres n'étaient «pas idéales», mais que si elles devaient avoir lieu, le message principal devrait être une dénonciation unie et directe des gestes du président russe au nom de l'ensemble du G7, a affirmé la source, parlant sous le couvert de l'anonymat de questions n'ayant pas encore été abordées publiquement.

M. Hollande a laissé entendre que l'occasion en Normandie pourrait être propice à une rencontre positive entre M. Poutine et le président ukrainien élu, Petro Porochenko, vendredi.

Stephen Harper avait convenu plus tôt jeudi matin que malgré les actions russes en Ukraine, le président Poutine avait tout à fait le droit d'assister vendredi en France aux cérémonies soulignant le 70e anniversaire du Débarquement. Le premier ministre a rappelé que l'ancienne Union soviétique avait joué un rôle majeur dans la défaite de l'Allemagne nazie.

Plus tôt cette semaine, en Pologne, l'entourage du premier ministre avait fait savoir qu'environ 75 soldats canadiens participeraient aux manoeuvres que dirigera bientôt l'armée américaine en Lettonie pour rassurer les pays de l'Europe de l'Est relativement à la crise en Ukraine. Ce contingent s'ajoutera à celui de 45 militaires canadiens qui doivent s'entraîner sous peu en Pologne.

Neuf pays enverront en tout quelque 2000 militaires à ces manoeuvres d'entraînement qui se dérouleront du 9 au 21 juin en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie.