Le premier ministre Stephen Harper a rappelé jeudi qu'il n'avait aucune intention de rouvrir le débat sur l'avortement, après que les libéraux eurent demandé la veille à Ottawa d'intervenir pour déterminer si le Nouveau-Brunswick n'enfreint pas en cette matière la Loi canadienne sur la santé.

M. Harper a souligné que l'administration des services de santé était de compétence provinciale.

La réglementation sur l'accès à l'avortement au Nouveau-Brunswick est au coeur des débats dans cette province ces dernières semaines. En vertu de cette réglementation, les femmes qui désirent se faire avorter aux frais de l'État doivent obtenir l'approbation de deux médecins certifiant qu'il y a nécessité médicale, et doivent obtenir l'intervention dans l'un des deux seuls hôpitaux offrant ce service dans la province.

La clinique Morgentaler à Fredericton - qui ne peut plus s'acquitter de ses frais de fonctionnement sans l'appui de fonds publics - prévoit fermer à la fin juillet. Mercredi, les députés libéraux fédéraux Hedy Fry, Dominic LeBlanc et Carolyn Bennett ont soutenu que le refus de la province de financer l'établissement pourrait contrevenir aux principes d'accessibilité universelle garantis par la Loi canadienne sur la santé.

Interrogé jeudi à la suite d'une annonce sur l'environnement au Nouveau-Brunswick, M. Harper a aussi affirmé que les conservateurs étaient bien conscients que les Canadiens ont des avis divergents sur l'avortement.

Ces remarques visaient le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, qui a adopté une position ferme en faveur du droit à l'avortement en requérant que tout candidat libéral s'engage à soutenir la position du parti sur cette question lors des votes à la Chambre des communes.