Le Canada étudie son éventuelle participation au programme américain de défense contre les missiles balistiques, a indiqué jeudi James Bezan, secrétaire d'État à la défense.

La décision de ne pas adhérer à ce programme remonte à une décennie, mais la question se pose à nouveau devant des comités parlementaires, à la fois au Sénat et à la Chambre des communes, a-t-il précisé à l'occasion d'un colloque canado-européen sur la politique de défense.

«Le gouvernement n'a pris aucune décision» en la matière et attend les conclusions des comités parlementaires, a ajouté James Bezan.

Le gouvernement conservateur canadien est préoccupé par la «fiabilité» des missiles mis au point par des pays hostiles qui pourraient viser le voisin américain et frapper au final le Canada, a-t-il expliqué.

Il a jugé qu'en étant en dehors de ce programme, le Canada serait tenu à l'écart de toutes les décisions en réponse aux menaces éventuelles sur le sous-continent nord-américain.

Cette réévaluation risque cependant de ne pas recueillir le nécessaire consensus politique, car il existe toujours une forte opposition à l'adhésion à un bouclier antimissile.

Jack Harris, député du Nouveau parti démocratique (NPD), principal parti d'opposition, a indiqué ne «pas avoir vu à ce stade de nécessité» d'étudier une possible adhésion.

«Les menaces n'ont pas été suffisamment démontrées à ce stade pour nous amener à changer notre position», a-t-il estimé.

Le précédent gouvernement libéral en 2005 avait refusé de se joindre au programme de défense contre les missiles balistiques, au prétexte que les Canadiens craignaient d'y voir une nouvelle course au surarmement, avec un risque pour la paix et la sécurité.