Le Canada soutient la décision de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de reporter le processus d'adhésion de la Russie à l'organisme.

Le ministre canadien du Commerce international, Ed Fast, affirme que la Russie ne devrait pas être admise dans l'organisation de 34 pays tant qu'elle poursuivra ses atteintes à «la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine».

La Russie est en négociations pour son entrée dans l'OCDE depuis 2007.

Lors d'une rencontre de ministres des pays de l'OCDE, mercredi à Paris, M. Fast a déclaré que les gestes d'«agression militaire» du régime du président Vladimir Poutine et son «occupation illégale» de l'Ukraine menacent la stabilité et la sécurité de l'Europe centrale et de l'Est.

Le ministre a dit croire que ces actions contreviennent aux «principes déterminants et aux valeurs fondamentales» de l'OCDE, et qu'elles constituent en fait une «menace bien réelle» à la sécurité mondiale. Il a aussi affirmé que le Canada continuerait de travailler avec ses alliés pour maintenir les pressions sur la Russie sur les plans économique et politique.

Selon M. Fast, cette récente décision représente un élément important de la «réponse internationale concertée» aux gestes d'agression perpétrés par la Russie.

L'annexion par la Russie de la péninsule de Crimée et ses gestes d'agression persistants en Ukraine ont valu au pays d'être exclu de plusieurs organisations internationales, incluant le G7 reconstitué. L'OTAN a aussi rompu tous ses liens avec la Russie, et accentué sa présence dans des pays frontaliers de l'Ukraine ou de la Russie en Europe de l'Est.

Le Canada a dépêché des navires de guerre, des soldats et des chasseurs dans le cadre des efforts de l'OTAN, et a aussi imposé plusieurs séries de sanctions économiques contre la Russie.

Également mercredi, lors de la rencontre à Paris, le ministre Fast a appelé l'OCDE à jouer un rôle important dans le soutien des réformes économiques de l'Ukraine. Il a aussi dit plaider fermement pour l'élargissement de la collaboration de l'OCDE avec l'Ukraine.

«Je crois que l'OCDE peut jouer et jouera un rôle indispensable dans le soutien des réformes économiques de l'Ukraine, comme elle l'a fait pour beaucoup d'autres pays d'Europe de l'Est», a-t-il exprimé.

M. Fast a soutenu que l'Ukraine souhaitait l'aide de l'OCDE pour lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance, la réforme réglementaire, le climat d'affaires et l'efficacité énergétique. Le ministre a aussi souligné que deux voisins de la Russie, la Lituanie et la Lettonie, faisaient des progrès en vue de leur adhésion éventuelle à l'OCDE.

Les États-Unis et certains pays européens accentuent leurs efforts diplomatiques à l'approche de l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine.