Le Parti conservateur fait face à de nouvelles critiques, cette fois en lien avec un autre programme fédéral qui permet à des employeurs de faire appel à des travailleurs étrangers temporaires - celui-là sans une évaluation de leurs compétences ni l'obligation de les rémunérer au taux courant du marché.

En vertu du programme Expérience internationale Canada, jusqu'à 20 000 travailleurs âgés en 18 et 35 ans entrent au pays au moment où la jeunesse canadienne commence à sillonner les rues à la recherche d'emplois d'été.

John McCallum, porte-parole du Parti libéral en matière d'immigration, a semoncé les conservateurs au sujet de ce programme à la Chambre des communes. Il a entre autres demandé pourquoi le gouvernement peut empêcher les restaurants de participer au programme de travailleurs étrangers temporaires tout en permettant à des citoyens étrangers de venir au Canada sans un soi-disant avis relatif au marché du travail ou de règles relatives au salaire.

L'actuel ministre de l'Emploi et du Développement social, Jason Kenney, s'est déjà porté à la défense du programme, affirmant qu'il permettait à des «dizaines de milliers» de jeunes Canadiens de travailler à l'étranger, en raison de l'aspect de réciprocité du programme.

Trente-deux pays participent au programme, mais des données gouvernementales indiquent que trois fois plus d'étrangers viennent au Canada, en vertu du programme, que l'inverse. Annuellement, moins de 20 000 travailleurs canadiens, en moyenne, ont eu accès au programme au cours des récentes années.

Selon des organisations syndicales, les employeurs profitent du programme pour faire appel à des travailleurs qui ne sont pas Canadiens, ce qui a pour effet de réduire les salaires et de priver les Canadiens d'emplois.

Le ministre de l'Immigration Chris Alexander a rejeté les critiques du programme, faisant remarquer qu'il avait été créé par les libéraux en 1951 et élargi de «façon importante» par le parti en 2003.