Le NPD réclame une enquête sur la possible destruction de courriels reliés à l'affaire Nigel Wright/Mike Duffy par des employés du bureau du premier ministre Stephen Harper.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, s'est rendu mercredi devant l'édifice logeant le bureau du premier ministre et les employés du Bureau du Conseil privé, sur la rue Wellington, près de la colline parlementaire, afin d'exiger plus de transparence de la part  le premier ministre Stephen Harper dans cette affaire.

Le quotidien The Ottawa Citizen a rapporté ce matin que des courriels envoyés par Benjamin Perrin, l'ancien avocat de M. Harper, avaient été effacés par des employés du Bureau du Conseil privé alors qu'ils avaient l'instruction de les conserver. Ces courriels pourraient être liés aux tractations entourant le remboursement des dépenses injustifiées du sénateur Mike Duffy.

Au départ, le Bureau du Conseil privé avait indiqué l'an dernier avoir effacé tous les courriels de M. Perrin après que ce dernier eut quitté ses fonctions en mars 2013. Mais quelque mois plus tard, le BCP se ravisait en indiquant que les courriels en question avaient été préservés parce que le compte de M. Perrin avait été gelé à la suite d'un « litige non lié » au scandale des dépenses au Sénat.

Le BCP affirmait avoir l'intention de remettre ces documents à la GRC. Or, selon le Citizen, des courriels auraient été effacés. Mais au bureau du premier ministre, on réfute les informations du quotidien, affirmant au contraire que tous les courriels ont été préservés.

Malgré les dénégations du bureau du premier ministre, le chef du NPD croit qu'il faut aller au fond de cette affaire.

Selon le leader néo-démocrate, les avocats du sénateur suspendu Mike Duffy pourraient se servir de ces révélations pour tenter de stopper les procédures contre leur client. M. Duffy fait l'objet d'une enquête de la GRC relativement à des allocations de logement totalisant 90 000 $ qu'il a indûment empochées pendant près de quatre ans peu de temps après sa nomination au Sénat par Stephen Harper en décembre 2008.

« Si vous êtes un des avocats de Mike Duffy, vous serez assez content d'apprendre que des éléments de preuve ont été effacés par le bureau du premier ministre parce que cela entache votre capacité de fournir une défense pleine et entière. Cela peut avoir des implications très larges », a soutenu M. Mulcair.

« Le premier ministre doit s'expliquer et nous fournir une réponse crédible. Comment est-ce possible que six jours après s'être fait dire qu'ils avaient l'obligation juridique de conserver ces documents, M. Harper a permis que ses employés les effacent? C'est cela le noeud de l'affaire ici », a-t-il ajouté.