Le ministre fédéral du Développement international soutient que le Canada a besoin de l'aide des entreprises du secteur privé pour atteindre ses objectifs de réduction de la mortalité infantile et d'amélioration de la santé des jeunes mères dans les pays pauvres.

Lier l'aide canadienne au développement international aux partenariats avec le secteur privé est une proposition controversée du gouvernement Harper, et le ministre Christian Paradis l'appuie sans réserve.

«En impliquant le secteur privé, ces entreprises peuvent trouver des solutions inaccessibles au gouvernement, et nous pouvons travailler ensemble sur certains projets», a-t-il déclaré lors d'une récente entrevue.

Ottawa s'est attiré les critiques du milieu pour lier son aide internationale aux priorités du secteur privé, notamment dans le secteur minier, où le Canada a mis sur pied trois projets pilotes.

M. Paradis rejette cependant les critiques, affirmant que celles-ci découlent d'une vision simpliste.

Le ministre fait d'ailleurs la promotion d'un partenariat avec le secteur de la santé pour aider le Canada à progresser en vue de son «objectif principal» qu'est l'amélioration de la santé maternelle et infantile.

Le premier ministre Stephen Harper a lancé son Initiative de Muskoka lors du sommet du G8 tenu en Ontario en 2010. Si M. Paradis soutient que des progrès ont été réalisés au début, le gouvernement n'est pas satisfait de l'avancement du projet.

M. Harper a annoncé la tenue d'une conférence internationale de trois jours à Toronto, à la fin mai, pour présenter les avancées réalisées depuis 2010, mais l'un des principaux objectifs sera d'obtenir davantage d'appuis internationaux pour un important problème de développement dans les pays du tiers monde.

Les entreprises du secteur privé ont beaucoup à offrir aux agences d'aide et aux gouvernements afin d'aider les habitants des pays pauvres à recevoir des soins appropriés, mentionne le Dr Seth Berkley, chef de la GAVI Alliance, l'un des principaux partenaires du Canada dans l'Initiative de Muskoka.

L'organisme reçoit 50 millions $ du Canada pour offrir des vaccins contre la diarrhée et la pneumonie afin d'éviter la mort d'enfants dans les pays pauvres.

D'ailleurs, pour le Dr Berkley, les États gagneraient à tirer des leçons des FedEx et autres Walmart en matière de gestion de la chaîne d'approvisionnement, entre autres améliorations possibles.

Le ministre Paradis martèle que le secteur privé est un «outil nécessaire» pour accomplir les gains supplémentaires nécessaires en matière de santé maternelle et juvénile.

«Nous ne subventionnons pas le secteur privé, nous faisons converger nos efforts, a-t-il ajouté. Cela doit aller au-delà du secteur privé. Nous avons besoins des intellectuels, des réseaux impliquant des fondations et la société civile, mais le secteur privé doit certainement être impliqué.»