Le premier ministre Stephen Harper est arrivé à Munich, première étape de son voyage de deux jours en Allemagne.

Le chef du gouvernement du Canada consacrera l'essentiel de sa première journée de séjour à des rencontres avec des gens d'affaires de la Bavière. Il prendra ensuite l'avion pour Berlin où il aura des entretiens, jeudi, avec la chancelière Angela Merkel.

Les deux dirigeants ont établi une bonne relation au fil des ans. M.Harper signale que Mme Merkel et lui ont vécu une série de hauts et de bas sur le plan de l'économie, ainsi que dans le domaine politique.

Bien entendu, la question ukrainienne occupera une place importante à l'ordre du jour de leurs discussions.

Les Allemands étaient d'abord réticents à imposer de sévères sanctions économiques à la Russie pour son invasion de la Crimée, en raison de leurs liens commerciaux étroits avec Moscou et de leur dépendance du gaz et du pétrole russes.

Cependant, Angela Merkel s'est récemment rapprochée de la position plus intransigeante de l'Amérique du Nord. Elle est irritée, semble-t-il, que le président russe Vladimir Poutine l'eut faussement assurée, le mois dernier, qu'il n'avait aucune visée sur la Crimée.

M. Harper a dit vouloir rassurer Mme Merkel que le Canada pourrait aider les Allemands dans le cas d'une crise énergétique si l'Occident impose des sanctions envers le lucratif secteur énergétique russe.

Le premier ministre Harper voit dans tout ce dossier des opportunités économiques pour le Canada qui pourrait exporter de l'énergie à l'extérieur du continent nord-américain.

Lors du Sommet sur la sécurité nucléaire tenu plus tôt cette semaine, aux Pays-Bas, le président des Étyats-Unis, Barack Obama, et ses alliés du G7, se sont entendus pour ne pas imposer de sanctions économiques plus sévères à la Russie à moins que le Kremlin ne poursuive ses conquêtes territoriales en Europe de l'Est.

Poutine a une mentalité digne de la guerre froide, dit Harper

Par Lee-Anne Goodman, PC

Stephen Harper a mis l'Allemagne en garde contre la Russie lui rappelant le danger représenté par un leader ayant une mentalité inspirée de la Guerre froide qui n'avait pas hésité à s'arroger une partie du territoire d'un pays voisin.

Prenant la parole devant des gens d'affaires de la Bavière, M. Harper a déclaré qu'il lui semblait de plus en plus évident que la Guerre froide ne s'était jamais terminée pour Vladimir Poutine, et que cela influençait la manière dont le président russe voyait les choses.

Il a ajouté que le monde ne pouvait se permettre de laisser l'Europe redevenir un continent où les gens saisissent des territoires et revendiquent des portions des autres pays, et où les plus grandes puissances militaires sont prêtes à envahir leurs voisins ou à leur arracher des régions.

Selon le premier ministre, les Allemands sont particulièrement bien placés pour savoir que ce genre de procédé constitue une menace à long terme pour la sécurité et la paix mondiale.

Stephen Harper a rencontré les dirigeants du milieu des affaires allemand pour vanter l'économie canadienne, mais même dans ce contexte, les événements survenus récemment en Europe orientale ont figuré parmi les principaux sujets abordés.