Le premier ministre Stephen Harper a indiqué mercredi que le Canada enverra deux observateurs pour joindre une mission militaire non armée en Ukraine, et imposera de nouvelles sanctions contre le président en fuite Viktor Ianoukovitch et son entourage.

«L'invasion de l'Ukraine par la Russie est clairement une violation du droit international», a exprimé le premier ministre dans un communiqué.

«À la demande de l'Ukraine, le Canada, de concert avec d'autres pays membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), participera à une mission d'observation militaire importante, qui a été mise sur pied pour faire état des activités militaires dans la péninsule de Crimée», a-t-il affirmé.

Il a précisé que le Canada fournit deux observateurs militaires dans le cadre de la mission qui «est déployée en Ukraine en ce moment».

L'ambassadeur ukrainien au Canada, Vadym Prystaiko, a soutenu à La Presse Canadienne plus tôt cette semaine que plusieurs gouvernements étudiaient les moyens possibles pour avoir une présence en Crimée afin d'observer la situation sur le terrain. Il a affirmé que le gouvernement ukrainien cherche à réfuter la version de Moscou selon laquelle l'invasion russe vise à soutenir les civils dans la péninsule de Crimée, en territoire ukrainien.

Des troupes russes ont pris le contrôle, la fin de semaine dernière, de bases militaires de cette péninsule où les russophones sont majoritaires.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a aussi affirmé que le Canada fournirait de nouveau un large contingent d'observateurs électoraux pour la prochaine élection en Ukraine qui doit se tenir en mai.

M. Baird a mentionné à la Chambre des communes que lors de sa récente visite à Kiev, il avait offert au nouveau premier ministre ukrainien et au président «un soutien total dans le déroulement de l'élection présidentielle du 25 mai».

«Nous avons offert de l'aide substantielle par le passé, et nous fournirons assurément des observateurs électoraux à court terme et long terme pour s'assurer que la volonté et le courage du peuple ukrainien soient tout à fait respectés par la communauté internationale», a dit le ministre.

M. Harper a aussi annoncé des sanctions économiques additionnelles, mercredi, contre des membres du régime de Viktor Ianoukovitch, qui ont été décidées «à la demande du procureur général de l'Ukraine».

Le Canada est aussi prêt à offrir de l'aide financière et une coopération avec ses alliés, incluant une collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI). M. Harper a dit juger crucial que l'Ukraine obtienne un soutien économique.

M. Harper a ajouté que le Canada suspend aussi sa participation à la Commission économique intergouvernementale Canada-Russie (CEI), formée pour «promouvoir les relations économiques entre le Canada et la Russie».

«Les mesures que nous prenons en lien avec la CEI, le gel des actifs des dirigeants ukrainiens corrompus au Canada et notre participation à la mission de l'OSCE témoignent également de l'appui que nous donnons à l'Ukraine et de notre objectif qui consiste à stabiliser la situation tendue en Crimée», a évoqué le premier ministre.

«Le président (Vladimir) Poutine doit maintenant retirer immédiatement ses troupes en direction de leur base et s'abstenir de poser d'autres gestes provocateurs et dangereux», a déclaré M. Harper.

M. Harper avait discuté plus tôt mercredi de la crise en Ukraine avec le premier ministre polonais, Donald Tusk.

«Les deux leaders ont discuté des développements en Crimée, a indiqué le bureau de M. Harper. Ils ont condamné dans les termes les plus forts l'intervention militaire du président Poutine en Ukraine, soulignant qu'une résolution de la situation est dans le meilleur intérêt de la communauté internationale.»

À Montréal, le maire Denis Coderre a annoncé que le drapeau ukrainien allait flotter sur l'hôtel de ville durant les «prochains jours».

«C'est un geste symbolique pour démontrer notre solidarité à l'endroit de nos concitoyens d'origine ukrainienne, qui craignent pour la sécurité des membres de leur famille restés au pays», a déclaré M. Coderre.