Mécontent de s'être fait couper la parole par le président de la Chambre lorsqu'il posait une question au premier ministre, Thomas Mulcair semble mettre en doute son impartialité.

À la sortie de la période de questions aux Communes, mardi, le chef néo-démocrate a lancé qu'il avait déjà joué dans un film où l'arbitre avait décidé qu'il allait prendre part au jeu, laissant ainsi entendre qu'Andrew Scheer avait manqué d'impartialité.

La question qu'il posait à Stephen Harper concernait les soupçons de fraude qui pèsent contre l'ex-sénateur libéral Mac Harb pour le transfert de la valeur d'une de ses propriétés à une diplomate du Brunei. M. Mulcair cherchait à savoir si le gouvernement conservateur allait demander aux autorités du Brunei de forcer la diplomate à collaborer avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le président de la Chambre - un député conservateur d'une circonscription de la Saskatchewan élu président de la Chambre 2011 - l'a arrêté quelques secondes avant la fin de sa question, soutenant qu'elle n'avait rien à voir avec les affaires gouvernementales.

Il l'a toutefois laissé poser la même question un instant après en anglais, à laquelle M. Harper a répondu.

Selon les règles des Communes, même s'il appartient à une formation politique, le président doit se montrer impartial dans ses décisions pour conserver la confiance des députés.

Interrogé sur cet incident et d'autres décisions rendues par M. Scheer en défaveur du Nouveau Parti démocratique (NPD), M. Mulcair n'est pas allé jusqu'à avancer que M. Scheer avait perdu sa confiance. Il a cependant signalé qu'il aura l'occasion de lui rappeler, aux côtés de son leader parlementaire Nathan Cullen, «que le Parlement et la période de questions existent dans l'intérêt du public». Il a également affirmé qu'il ne laisserait par le président de la Chambre écrire ses questions.