Au dernier jour de sa visite au Proche-Orient, vendredi, le premier ministre Stephen Harper a visité en Jordanie un important camp de réfugiés venus de la Syrie voisine, où sévit une sanglante guerre civile.

Au cours de ce premier voyage officiel en sol jordanien, le premier ministre a visité vendredi le camp de réfugiés de Zaatari, érigé en juillet 2012 à 12 kilomètres de la frontière séparant la Jordanie de la Syrie. Il s'agit du deuxième plus important camp de réfugiés au monde.

Zaatari est ni plus ni moins qu'une petite ville de huit kilomètres carrés où 120 000 Syriens vivent, vont à l'école et tentent de toucher un salaire. Douze bébés y naissent chaque jour, et la moitié de la population est composée d'enfants d'âge scolaire. Les familles qui sont contraintes d'y séjourner sont dirigées à 42% par des femmes. Les réfugiés y vivent dans des maisons faites de métal ondulé. Le camp est entouré de clôtures de fil barbelé.

«Nous parlons de centaines de milliers de réfugiés et de millions de personnes déplacées. Il est parfois facile d'oublier qu'il s'agit de vies individuelles», a affirmé M. Harper.

Lors de sa tournée des lieux, durant laquelle il est resté près des quartiers généraux et du poste de police pour des raisons de sécurité, le premier ministre a annoncé que le Canada accorderait 150 millions $ en aide aux 6,5 millions de déplacés en Syrie et aux 2,3 millions de réfugiés qui ont fui la guerre civile en s'installant dans des pays voisins.

«Ceci n'est que la pointe de l'iceberg du problème des réfugiés et de l'insoutenable souffrance que l'on voit, a-t-il déclaré. Si grand ce camp soit-il, ce n'est qu'une petite partie de la crise des réfugiés, et celle que l'on voit ici n'est qu'une petite partie du déplacement en Syrie. Notre engagement doit donc être durable.»

Ces 150 millions $ s'ajoutent aux 200 millions $ que le Canada avait déjà accordés aux réfugiés. Cette nouvelle enveloppe sera destinée aux produits essentiels comme la nourriture, l'eau et un toit. Une autre enveloppe de 50 millions $ ira à l'UNICEF pour l'éducation et la protection des enfants.

M. Harper a aussi annoncé que le gouvernement canadien consacrerait une somme additionnelle de 15 millions $ aux efforts de la communauté internationale visant à détruire les armes chimiques, dont certaines ont déjà fait des victimes en Syrie. «L'utilisation d'armes chimiques contre des civils syriens est une atrocité qui ne doit pas se reproduire», a-t-il déclaré durant l'annonce.

Cela porte à 630 millions $ le montant que le Canada consacre à la Syrie. Jeudi, le premier ministre avait annoncé, à Amman, l'octroi d'une aide supplémentaire de 100 millions $ sur cinq ans en appui aux efforts de la Jordanie pour accueillir les réfugiés syriens.

Le Canada s'était déjà engagé à verser une aide de 110 millions $ au gouvernement jordanien pour l'aider à assurer des services de santé et d'éducation, entre autres, aux réfugiés syriens. Le gouvernement Harper avait aussi réservé un fonds de 47,7 millions $ au chapitre de la sécurité.

Un général jordanien que le bureau du premier ministre a simplement identifié comme le «général Omar» a salué les Canadiens pour leur aide. Il a remercié «la nation canadienne, tout le monde, chaque personne, chaque mère, père, femme, enfant, un enseignant, un homme d'affaires, qui a contribué. Je sais que c'est l'argent des contribuables, mais il va aux bonnes personnes».

Au total, la Jordanie compte présentement quelque 576 000 réfugiés syriens, ce qui équivaut à plus de 9,0% de la population du pays. Une telle affluence de migrants exerce une pression importante sur le système scolaire et les infrastructures du pays.

Le premier ministre Harper a salué la Jordanie pour avoir répondu à la détresse des civils syriens avec une compassion et une générosité indéfectibles.

Après sa visite du camp de réfugiés, M. Harper et sa femme Laureen ont visité le site archéologique de la ville préhistorique de Pétra, l'une des Sept Merveilles du monde. Après avoir fait le tour du site main dans la main, les Harper ont pris leur déjeuner en plein air, au pied d'une des montagnes de grès rose qui caractérise Pétra.

M. Harper doit rentrer au pays samedi. La visite de Pétra était le dernier événement public de la première visite du premier ministre au Proche-Orient.