Le Premier ministre canadien Stephen Harper a annoncé lundi que son pays apporterait en 2014 un soutien financier accru à l'Autorité palestinienne, lors d'une rencontre avec le président Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.

«J'ai aujourd'hui le plaisir d'annoncer que le Canada apportera cette année un important soutien supplémentaire pour le développement économique et institutionnel à la Cisjordanie», a déclaré M. Harper lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Abbas, rappelant «l'aide humanitaire et en matière de sécurité» apportée depuis 20 ans par le Canada.

Dans un communiqué de ses services, le Premier ministre canadien, dont c'était la première visite officielle en Cisjordanie, a précisé que le montant de l'aide supplémentaire canadienne aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza s'élèverait à 66 millions de dollars.

Ce soutien financier doit «contribuer à la poursuite du processus de paix, promouvoir la sécurité et la primauté du droit, stimuler une croissance économique durable et apporter de l'aide humanitaire», a précisé le communiqué.

Depuis la signature des accords de paix d'Oslo (1993) et la création de l'Autorité palestinienne, le Canada a alloué plus de 650 millions de dollars en aide au développement pour la Cisjordanie et la bande de Gaza.

M. Abbas a salué le soutien du Canada à l'établissement d'institutions palestiniennes, minimisant les divergences, le Canada étant l'un des très rares pays à avoir voté contre l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU le 29 novembre 2012 (138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions).

Dans une tribune publiée lundi par le quotidien canadien The Globe and Mail, un dirigeant palestinien, Nabil Chaath, a affirmé que sous M. Harper, «le Canada est devenu partie du problème plutôt que de la solution».

M. Chaath, un dirigeant du Fatah, le mouvement de Mahmoud Abbas, a dénoncé un «historique de vote choquant à l'ONU» de la part du Canada, «même sur des résolutions fondamentales et universellement acceptées, telles que l'illégalité des colonies israéliennes ou le droit des Palestiniens à l'autodétermination».

M. Harper a par ailleurs démenti des informations de presse selon lesquelles le Canada aurait été sollicité pour accueillir un nombre important de réfugiés palestiniens dans le cadre d'un accord de paix avec Israël, auquel s'emploie le secrétaire d'État américain John Kerry.