Le premier ministre Stephen Harper rejoindra ses homologues nord-américains au Mexique, le mois prochain, pour un sommet continental, dans la foulée de nouveaux doutes sur l'importance de ce type de rencontres.

Le bureau de M. Harper a confirmé lundi qu'il se rendra le 19 février à Toluca, au Mexique, où le président Enrique Pena Nieto l'accueillera, en compagnie du président américain Barack Obama.

Il s'agira de la première réunion du trio depuis une brève rencontre, il y a près de deux ans. L'événement d'avril 2012, tenu à Washington, représentait le premier meeting du genre depuis 2009.

Les discussions tenues le mois prochain représenteront également le premier sommet continental trilatéral de M. Pena Nieto, au moment même où les relations ne sont plus au beau fixe entre Ottawa et Mexico.

Les Mexicains réclament en effet la levée de l'imposition d'un visa touristique, par le Canada, aux visiteurs mexicains, et M. Harper a lui-même dit qu'il aimerait voir cette demande aboutir.

De son côté, l'ambassadeur mexicain au Canada, Francisco Suarez, a déjà déclaré à La Presse Canadienne que cet irritant remontant à 2009 pourrait influencer négativement la visite officielle de M. Harper prévue cette année.

Un porte-parole du premier ministre a cependant refusé de commenter sur la question des visas, indiquant plutôt que l'économie serait au coeur des échanges.

Le bureau de M. Harper n'avait d'ailleurs pas encore confirmé officiellement le voyage en date de lundi après-midi.

À Washington, où la Maison-Blanche a annoncé la réunion lundi, il semblerait qu'on ait l'intention d'expédier rapidement l'affaire.

Le porte-parole Jay Carney a effectivement dit que son grand patron se rendrait au Mexique «le 19 février», mais a refusé de dire s'il y passerait la nuit.

Économie, développement énergétique, compétitivité et sécurité devraient occuper les échanges.

Cette rencontre du mois prochain sera la septième du genre entre leaders nord-américains, mais un analyste en affaires étrangères affirme que l'importance et l'utilité du processus ont grandement diminué au cours des dernières années.

Pour Fen Hampson, il faut plutôt se concentrer davantage sur la relance de l'Accord de libre-échange de l'Amérique du Nord «pour répondre à la compétition provenant de Chine et des autres tigres asiatiques».

«Ces rencontres ne sont rien de plus que des séances de prise de photos, et celle-ci ne semble pas vouloir offrir davantage», dit M. Hampson, qui blâme résolument M. Obama pour cet état de fait.

«Washington a non seulement démontré peu de leadership au cours des dernières années, mais a même agi pour rendre plus difficile l'existence de ses partenaires de l'ALENA, qu'il s'agisse de la gestion de la frontière, du boeuf, du camionnage, de l'énergie ou d'accueillir le Mexique et le Canada au sein des discussions sur le Partenariat trans-Pacifique.»