Le milieu des affaires et les groupes de travailleurs se disent perplexes face à la récente volte-face du gouvernement fédéral, qui a retiré des dispositions de son Programme des travailleurs étrangers temporaires qui auraient empêché les employeurs criminellement coupables de certaines infractions d'y souscrire.

Dans un avis publié le jour de l'An, Ottawa indique que ses propositions de départ - visant les employeurs condamnés, en vertu du Code criminel, pour traite de personnes, agression sexuelle contre un employé ou d'avoir provoqué la mort d'un employé -, étaient «trop rigides et encombrantes dans la forme proposée».

Le gouvernement conservateur les a donc retirées, proposant plutôt d'autres mesures pour atteindre les objectifs de milieu de travail sécuritaire pour les travailleurs étrangers temporaires, mesures qui lui donneront le temps de gérer les cas d'abus, assure Ottawa.

Les employeurs sont donc tenus de faire des efforts «raisonnables» pour offrir un milieu de travail exempt de «toute forme de violence», dont la violence physique, sexuelle, psychologique et l'exploitation financière, indique-t-on dans l'avis.

Or, plusieurs intervenants du secteur s'interrogent sur les motivations de ce revirement de situation. Daniel Kelly, directeur de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, soutient que son organisation était en faveur des mesures initiales et qu'ils ne sont pas à l'origine de ces changements. À son avis, les nouvelles dispositions auraient été soumises par Ottawa en raison de considérations juridiques et non parce que des entrepreneurs s'en seraient plaints.

Une représentante du ministère de l'Emploi et du Développement social a cependant soutenu qu'il était faux de croire que les changements aient eu pour effet d'amoindrir les protections des travailleurs étrangers temporaires.