C'est peut-être un nouveau visage qui représentera la circonscription montréalaise de Bourassa à la Chambre des communes, pour la première fois en plus de 15 ans, mais cela n'a pas empêché ses électeurs d'opter pour la continuité en ce qui a trait à la formation politique, lors de l'une des quatre élections complémentaires tenues au pays lundi soir.

Malgré une campagne énergique sur le terrain de la part du Nouveau Parti démocratique (NPD), la formation de Thomas Mulcair n'a pas été en mesure de ravir la forteresse que représente Bourassa pour le Parti libéral du Canada (PLC).

Aidé à maintes reprises par son chef Justin Trudeau au cours des dernières semaines, Emmanuel Dubourg a eu le meilleur sur sa rivale néo-démocrate, l'avocate et ex-chanteuse du groupe montréalais Bran Van 3000 Stéphane Moraille.

Après le dépouillement de 120 des 204 bureaux de scrutin, M. Dubourg détenait une avance de quelque 1500 votes sur Mme Moraille. M. Dubourg récoltait la faveur de 47,7 pour cent, comparativement à 32,1 pour cent pour Mme Moraille.

Le Bloc québécois, représenté par Daniel Duranleau, un ex-directeur de la Commission scolaire de Montréal, était troisième, avec 12,9 pour cent des suffrages.

Le siège de Bourassa est devenu vacant lorsque l'ex-député Denis Coderre, qui le détenait depuis 1997, a quitté ses fonctions à la Chambre des communes le 2 juin dernier afin de se lancer dans la course à la mairie de la métropole.

Le NPD, qui voulait conquérir cette circonscription montréalaise, avait misé sur la popularité de Mme Moraille, qui a profité de toutes les opportunités qui lui ont été offertes afin d'accroître sa visibilité et de courtiser les électeurs. Même M. Mulcair s'est déplacé à quelques occasions dans la métropole afin d'épauler sa candidate.

M. Dubourg, de son côté, était député du Parti libéral du Québec (PLQ) dans la circonscription montréalaise de Viau jusqu'au 9 août dernier. Élu pour une première fois lors du scrutin provincial de 2007, il avait démissionné afin de poursuivre ses ambitions sur la scène fédérale.

À maintes reprises, M. Dubourg a été ciblé par les néo-démocrates pour avoir empoché une allocution de transition évaluée à près de 100 000 $ à la suite de sa démission, survenue moins d'un an après sa réélection, sous la bannière du PLQ, le 4 septembre 2012.

Toutefois, même si le PLC a conservé la circonscription de Bourassa, identifiée comme une forteresse libérale, la majorité du parti a fondu de près de 6500 votes entre les scrutins de 2008 et 2011.

Élu avec une majorité de 9724 voix en 2008, Denis Coderre avait vu cette marge victorieuse chuter à 3280 votes en 2011 lorsqu'il avait battu sa rivale néo-démocrate Julie Demers en 2011.