Le Sénat et ses scandales ne réussissent pas à se faire oublier au Congrès du Parti conservateur à Calgary: le ministre québécois Maxime Bernier y est allé de sa propre proposition sur la Chambre haute, suggérant de tenir un référendum sur son abolition.

Une avenue aussitôt écartée par ses collègues ministres qui préfèrent attendre l'opinion de la Cour suprême, qui a déjà été saisie de cette question.

Les discussions sur les politiques du Parti ont par ailleurs débuté vendredi au congrès.

Les militants ont voté, encore une fois, contre une proposition visant à changer le mode de sélection de leur chef. Si les règles avaient été modifiées, cela aurait désavantagé le Québec.

Certains militants veulent que chaque membre ait un vote pour choisir le leader du Parti. Actuellement, toutes les circonscriptions ont un poids égal, qu'elles aient un ou 10 000 membres.

Cette résolution avait été mise de l'avant lors des derniers congrès conservateurs - et rejetée chaque fois.

Les circonscriptions du Québec, qui sont généralement moins riches en membres que celles de l'Ouest du pays, auraient perdu au change et auraient peu à dire dans la sélection du successeur de Stephen Harper, lorsqu'il décidera de céder sa place.

Le ministre québécois Christian Paradis s'est dit heureux que la résolution ait été défaite.

Tout comme le ministre de la Justice, Peter MacKay, opposé au changement, qui est d'avis que la règle actuelle fait en sorte qu'il y ait une large représentation nationale dans le choix du chef.

Il rappelle que les règles, telles que formulées, sont un principe fondateur du Parti conservateur actuel.

La proposition pourrait tout de même être discutée en plénière samedi si suffisamment de militants signent une pétition d'urgence en sa faveur. Mais selon de nombreux partisans qui étaient présents lors de la discussion initiale, la majorité des militants présents ont voté contre.

M. MacKay a aussi fait valoir qu'une résolution sur le plancher vise à empêcher que des propositions reviennent sur le plancher à chaque congrès. Il espère qu'elle sera adoptée pour reléguer aux oubliettes définitivement cette question du vote du leader.

La résolution visant à interdire la discrimination contre les filles par le biais de la sélection par le sexe du bébé a par ailleurs été adoptée. Elle sera discutée en plénière samedi. Certains craignent que cette résolution ne pave la voie à la réouverture du débat sur l'avortement.

Le premier ministre Stephen Harper effectuera son très attendu discours à ses troupes vendredi soir.