À deux ans des prochaines élections fédérales, les jeux sont loin d'être faits au Québec malgré des sondages défavorables au Parti conservateur, estime le ministre des Affaires intergouvernementales Denis Lebel.

Certes, le NPD détient la majorité des sièges au Québec et Justin Trudeau donne un nouveau souffle au Parti libéral. Mais le gouvernement Harper peut défendre son bilan économique et la gestion des affaires de l'État sans rougir, a ajouté le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec.

En maintenant le cap sur l'élimination du déficit d'ici 2015 sans augmenter le fardeau fiscal des contribuables et en ayant en poche une entente de libre-échange avec l'Union européenne, qui devrait à terme permettre de créer 80 000 nouveaux emplois, les conservateurs peuvent faire mentir les sondages, selon Denis Lebel.

Gagner de nouveaux sièges

«Les élections de 2015 seront très ouvertes au Québec. Tous les partis auront des chances. Il faut voir comment tout cela va se passer. Mais nous avons bien l'intention de gagner de nouveaux sièges», a affirmé M. Lebel dans une entrevue à La Presse.

«Le pain et le beurre pour les familles, c'est toujours l'essentiel. Mais nous avons deux ans pour démontrer que nous sommes rigoureux et que nous faisons ce que nous disons. L'élimination du déficit en 2015 sera une carte importante. Ne pas augmenter les impôts, c'est déjà une carte énorme comparativement à la situation qui prévaut dans certaines provinces», a-t-il ajouté.

Le dernier sondage CROP réalisé pour le compte de La Presse en septembre accordait 33% au NPD, 31% au Parti libéral, 17% au Bloc québécois et 14% seulement au Parti conservateur.

«Rien n'est encore joué. Absolument pas. Le gouvernement conservateur va travailler fort dans tout le pays pour être réélu. [...] Dans la région de Québec, nous voulons reprendre les comtés que nous avions. Nous voulons aussi faire des gains dans d'autres régions du Québec. Évidemment, cela ne sera pas une mince tâche. C'est un grand défi. À deux ans des élections, en tant que lieutenant politique, je sais que j'ai beaucoup de travail. Je suis un gars d'équipe et toute l'équipe va être mise à profit», a dit le ministre.

À voix haute, M. Lebel se demande quelles sont les options qui s'offrent aux électeurs aujourd'hui? Il offre ses réponses: la priorité du NPD est d'augmenter le fardeau fiscal des contribuables pour financer une panoplie de nouvelles mesures et celle du Parti libéral de Justin Trudeau est de légaliser la marijuana, selon lui.

«Même si M. Mulcair dit qu'il ne veut pas imposer une taxe sur le carbone, il veut reprendre d'une main ce qu'il donne de l'autre. Nous, nous avons réduit les taxes et les impôts à 150 reprises depuis 2006. Il faut se rappeler où nous sommes rendus aussi. Nous avons une cote de crédit AAA. Il n'y a pas beaucoup de pays qui détiennent une telle cote», a affirmé le ministre.

«Quant à Justin Trudeau, il dit que sa priorité est la classe moyenne. Mais sa seule idée sur la table durant tout l'été a été de dire qu'il veut légaliser la marijuana. Cet été, les gens que j'ai rencontrés ont accueilli cela avec une boutade. Ce n'est pas très sérieux. Il n'a pas de programme économique», a-t-il ajouté.

Tournée régionale

Nommé lieutenant politique en juillet à la faveur d'un important remaniement ministériel, M. Lebel a passé une bonne partie de la pause estivale à faire le tour du Québec.

Son constat: bon nombre des politiques du gouvernement Harper, notamment en matière de lutte contre la criminalité, répondent aux besoins de la population. Le défi, selon lui, est donc de mieux véhiculer le message du gouvernement. «Nous avons un défi de faire connaître nos idées. Les gens dans les régions voient bien que M. Trudeau n'est pas prêt à diriger le pays. M. Mulcair, c'est de l'improvisation.»