Anna Gainey, fille aînée de l'ancien capitaine du Canadien de Montréal Bob Gainey, souhaite devenir présidente du Parti libéral du Canada (PLC). Elle lancera sa campagne dans un restaurant de Montréal demain soir.

La jeune mère dans la mi-trentaine, enceinte d'un troisième enfant, pourrait rejoindre deux autres Montréalais aux patronymes bien connus et qui ont atteint le sommet de la pyramide du PLC dans les derniers mois : le chef Justin Trudeau et Stephen Bronfman, nommé responsable du financement.

En entrevue à La Presse, elle décrit le mandat de deux ans qu'elle brigue comme un travail de coordination et d'organisation en vue des prochaines élections. «On a une occasion maintenant, avec un nouveau chef, l'énergie autour de lui et du parti, de pouvoir gagner. Si on s'organise, si on est unis et qu'on travaille fort, on a la capacité de le faire», croit-elle.

Mme Gainey doit accoucher en décembre, au beau milieu de la course qui culminera à Montréal au mois de février, au prochain congrès du parti.

Elle évoque brièvement les drames qui ont affligé sa famille comme l'une des raisons qui l'ont poussée à s'impliquer maintenant. Sa mère est morte d'un cancer du cerveau il y a près de 20 ans et sa soeur Laura est disparue dans l'océan Atlantique en 2007, lorsqu'elle naviguait à bord d'un voilier provenant de la Nouvelle-Écosse.

«Des expériences comme ça, ça nous change, convient-elle. On ne sait jamais ce qu'il y a devant nous. Il faut utiliser le temps qu'on a, bien l'utiliser, vivre grandement... C'est important pour moi.»

Elle précise que la situation a poussé son père, qui travaille toujours auprès des Stars de Dallas à titre de conseiller, à louer un appartement à Montréal. «Avec la campagne et le bébé, il voulait être proche.»

Pour le reste, dit-elle, «c'est le temps pour notre génération de s'impliquer un peu plus», faisant écho aux maintes fois lancé par le nouveau chef libéral.

Garneau coprésident

Diplômée de McGill et de la London School of Economics, Mme Gainey a fait ses premières armes en politique sur la colline parlementaire auprès du ministre de la Défense de l'époque, Bill Graham. Elle est ensuite devenue présidente de l'association libérale de la circonscription du député Marc Garneau, Westmount-Ville-Marie, en plus de diriger la Fondation Gainey, qui finance des projets dans les domaines des arts et de l'environnement.

Elle a pris congé de ses fonctions de présidente de circonscription pour prêter main-forte à la campagne de Justin Trudeau, ami de longue date de son mari Tom Pitfield. Cette décision ne l'a pas brouillée avec M. Garneau, au contraire: elle est retournée à son ancien poste après la course et l'ex-astronaute coprésidera sa campagne, avec l'ancienne ministre Anne McLellan.

Jusqu'ici, la course à la présidence du Parti libéral du Canada compte un autre candidat annoncé: Brian Rice, homme d'affaires de Vancouver. La dernière élection présidentielle, qui s'est tenue dans la foulée de la défaite électorale cinglante des libéraux, a donné lieu à une chaude lutte entre une demi-douzaine de candidats, dont l'ancienne ministre Sheila Copps. C'est Mike Crawley, jeune entrepreneur de Toronto, qui l'a emporté.

Quant à la possibilité qu'elle tente un jour de devenir députée, Anna Gainey n'ose pas l'évoquer. «C'est une grande demande sur la vie de famille et je n'ai pas envie de penser à ça... Une chose à la fois!»