Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a mis en garde l'Assemblée générale des Nations unies, lundi, contre la tentative de rapprochement de l'Iran.

M. Baird a ainsi évoqué la tentative ratée d'apaisement envers l'Allemagne nazie dans l'année précédant la Deuxième Guerre mondiale, alors qu'il pressait les États membres de l'ONU de procéder avec prudence en ce qui concerne la République islamique.

Il a également souligné l'importance de mettre fin aux violations des droits des femmes et des fillettes, décrivant les mariages forcés comme des viols, et appelant plusieurs fois la «famille humaine» à s'unir pour mettre fin à la violence contre les femmes.

Dans le dossier iranien, le ministre Baird décrivait un réchauffement présumé après trois décennies de relations glaciales entre Washington et Téhéran, suite à une conversation téléphonique, la semaine dernière, entre les présidents Barack Obama et Hassan Rohani.

Il s'agissait de la première conversation entre des leaders des deux pays depuis le siège de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979.

«Certains observateurs y voient des signes encourageants, mais un court extrait sonore n'élimine pas les menaces à la sécurité mondiale», a dit le ministre canadien à la tribune de l'ONU. «Des mots doux, des sourires et une offensive de charme ne remplacent pas les mesures concrètes.»

M. Baird a ainsi noté que le groupe P5+1 - les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne - a rencontré l'Iran à cinq reprises au cours des deux dernières années pour tenter de trouver une solution à l'impasse nucléaire avec l'Occident.

«Tous conviennent que les rencontres ont été productives, mais nous n'avons encore vu aucun changement dans les actions de l'Iran.»

Le Canada accueillerait ainsi favorablement des réformes, mais jugera le régime iranien à l'aune d'éventuels résultats et d'une amélioration de la qualité de vie de ses citoyens, a précisé M. Baird. Entre temps, le ministre croit que les sanctions sévères doivent être maintenues.

«L'an prochain, rien ne réjouirait davantage le Canada que de constater des changements sur le plan des ambitions nucléaires de l'Iran, sur son dossier épouvantable au chapitre des droits de la personne. Sans compter la fin de son soutien concret au terrorisme.»

Le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran l'an dernier, fermant son ambassade à Téhéran et expulsant les diplomates iraniens présents à Ottawa.

Toujours lors de son discours, le ministre Baird a rappelé la création, par son gouvernement, d'un bureau de la liberté de religion, estimant l'organisme nécessaire en raison de la croissance de la persécution basée sur les croyances religieuses.

Son principal cheval de bataille demeure toutefois la question des mariages forcés, un acte décrit comme «une violation inconcevable des droits de l'homme».