Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad al-Malki, a tendu une branche d'olivier au Canada jeudi, affirmant qu'il ne servait à rien que les deux camps restent otages de leur rhétorique passée.

Il s'agissait de l'un des nombreux commentaires conciliants que M. Al-Malki a offerts lors d'une conférence de presse à Ottawa avec son homologue canadien, John Baird.

Celui-ci lui a rendu la pareille et s'est engagé à prolonger l'aide canadienne à l'endroit de l'Autorité palestinienne, ajoutant qu'il s'agit de l'un des meilleurs investissements du pays en matière de développement.

Les deux politiciens se sont réjouis dans la bonhomie lors d'une conférence de presse conjointe qui se tenait à l'extérieur de la maison d'honneur du Gouverneur général, près de Rideau Hall.

«Beaucoup de mots ont été dits l'année dernière, l'année d'avant, par nous tous», a déclaré M. Al-Malki.

«Et si nous voulons vraiment demeurer otages de ces mots, alors nous ne pouvons aller nulle part.»

Le soutien inébranlable du gouvernement Harper envers Israël au cours des sept dernières années a alimenté les critiques et indisposé de nombreuses personnes dans les pays arabes et musulmans, au Canada et ailleurs dans le monde. Quelques analystes se sont demandé si le Canada pouvait rester un participant neutre dans le processus de pacification entre les Israéliens et les Palestiniens.

Les Palestiniens ont également été irrités lorsque le ministre Baird a rencontré un ministre du cabinet israélien en avril dernier dans l'est de Jérusalem, un territoire considéré comme étant occupé par la Palestine et les Nations unies.

Le gouvernement Harper s'était aussi opposé à la demande de reconnaissance d'un État palestinien aux Nations unies, affirmant que la démarche des Palestiniens aurait des conséquences, s'attirant les foudres des Palestiniens.

Ces agissements avaient soulevé des doutes à savoir si la contribution canadienne de 300 millions $ sur cinq ans à l'Autorité palestinienne, qui devait prendre fin en mars, allait être coupée.

Mais le ministre Baird a déclaré jeudi que l'aide avait été prolongée d'un an parce qu'il restait de l'argent à dépenser, et il s'est engagé à une entente similaire à long terme.

«Il y a très peu d'exemples d'aide canadienne qui ont mieux réussi que celle-ci. Elle a été incroyablement réussie», a-t-il dit.

M. Al-Malki a souligné jeudi que le Canada avait été un important contributeur de l'Autorité palestinienne pour favoriser la mise sur pied de ses institutions et renforcer ses capacités, et que cela constituait une étape en vue de la conclusion de la paix avec Israël.