Les députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont décidé d'effectuer un retour aux sources en choisissant de tenir leur caucus estival en Saskatchewan, la province qui a vu naître le parti il y a 52 ans.

La réunion de deux jours, qui s'amorcera mardi à Saskatoon, vise principalement à élaborer une stratégie pour la session d'automne au Parlement.

Elle devrait aussi permettre aux néo-démocrates d'établir un plan d'action pour les élections de 2015, durant lesquelles le NPD compte remporter jusqu'à cinq nouveaux sièges en Saskatchewan grâce au redécoupage des circonscriptions électorales dans la province.

Lors des quatre derniers scrutins, alors que la Saskatchewan était divisée en 14 circonscriptions couvrant des zones à la fois rurales et urbaines, le NPD n'a gagné aucun siège même s'il a recueilli une majorité de voix dans les régions urbaines. Les conservateurs ont obtenu 13 sièges et les libéraux, un.

La révision de la carte électorale a créé des circonscriptions entièrement urbaines à Saskatoon et à Regina.

Selon le chef du parti, Thomas Mulcair, le redécoupage va sans contredit changer la donne pour les néo-démocrates aux prochaines élections.

«Nous gagnerons des sièges, et même plusieurs, en Saskatchewan, donc c'est important pour nous d'y planter notre drapeau, d'être présents», a-t-il affirmé.

Le NPD est devenu l'opposition officielle pour la première fois de son histoire en 2011 grâce à la «vague orange» qui a balayé le Québec, où le parti existait à peine auparavant. Cinquante-neuf de ses 75 députés ont été élus en sol québécois.

«J'aime dire à la blague qu'au Québec, nous avons eu 59 nouveaux arbres sans racines alors qu'en Saskatchewan, c'est là que nos racines sont les plus profondes mais nous n'avons plus d'arbres, a confié M. Mulcair. Pour poursuivre la métaphore, nous voulons revenir à nos racines.»

Le défi du leader néo-démocrate pour 2015 sera de conserver les gains réalisés au Québec lors des dernières élections tout en obtenant 69 sièges ailleurs. La tâche ne sera pas facile, spécialement avec l'arrivée de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral, qui gruge l'appui aux néo-démocrates. La Saskatchewan présente les gains les plus probables du NPD.

Néanmoins, M. Mulcair ne s'assoit pas sur ses certitudes et rencontrera, lundi, un de ses opposants, le premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall, avec qui il partage le désir d'abolir le Sénat.

Le caucus néo-démocrate de cette semaine installera aussi les bases économiques du prochain programme électoral, soit la dette intérieure, les intérêts des cartes de crédit, la pauvreté chez les aînés et l'équité intergénérationnelle.