Bien que son implantation remonte à l'hiver dernier, la réforme de l'assurance-emploi donne toujours du fil à retordre à certains employeurs et employés.

Selon le porte-parole du Conseil national des chômeurs, Pierre Céré, des patrons évoluant dans des secteurs saisonniers, comme l'aménagement paysager, éprouvent encore beaucoup de difficultés à combler leurs besoins en main-d'oeuvre.

Pour M. Céré, la situation s'explique largement par le fait que des candidats ont hésité à poser leur candidature, car ils sont tout simplement rongés par la peur.

Il soutient que ce sentiment a été alimenté par le gouvernement conservateur à Ottawa qui a démontré sa volonté de surveiller étroitement les travailleurs saisonniers dans l'espoir d'endiguer la problématique de la fraude à l'assurance-emploi.

Ce climat teinté d'incertitude pousse des acteurs du milieu du travail à croire que des mutations sont susceptibles de se produire bientôt au Québec au chapitre de la répartition de la main-d'oeuvre.

Le trésorier de la Fédération du commerce de la Confédération des syndicats nationaux, Michel Valiquette, avance même que ces transformations pourraient commencer à s'opérer dès la fin de la présente saison touristique.

Selon lui, certains employés chercheront vraisemblablement à quitter leur poste temporaire de crainte de faire les frais de la réforme de l'assurance-emploi et ils risquent ainsi de tourner définitivement le dos aux industries dites saisonnières.