Ottawa a lancé un appel au calme, mercredi, après l'éclatement de nouvelles violences impliquant les policiers antiémeutes et les partisans du président islamiste déchu Mohammed Morsi en Égypte.

Le ministère des Affaires étrangères a conseillé aux voyageurs, mercredi, d'éviter tout déplacement non essentiel vers l'Égypte et le Sinaï, à l'exception des stations balnéaires. Il recommande tout de même de faire preuve de grande prudence en raison du caractère imprévisible des violences, qui ont été vues à l'extérieur du Caire.

De plus, l'ambassade du Canada au Caire est fermée pour des raisons de sécurité jusqu'à nouvel ordre.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, s'est dit vivement préoccupé par ces heurts et a invité l'Égypte à mettre en place une véritable démocratie afin d'apaiser les tensions tandis que les Canadiens d'origine égyptienne observent la situation avec effroi.

«Le Canada est fermement convaincu que la mise en place d'un système démocratique transparent à l'écoute de tous les Égyptiens, y compris les membres de la société civile et les minorités religieuses, est le meilleur moyen de rétablir le calme et de donner à tous les Égyptiens un rôle à jouer dans la stabilité et la prospérité futures de leur pays», a déclaré M. Baird dans un communiqué.

Il a exhorté les deux parties à faire preuve de retenue et à tenter de trouver un terrain d'entente.

Tout au long de la journée de mercredi, des photos et des images vidéo des affrontements étaient visibles sur la page Facebook du groupe militant Egyptian Canadian for Democracy. Une vidéo publiée sur cette page montrait des images de housses mortuaires alignées sur un trottoir. «Que Dieu ait pitié de l'Égypte», lisait-on dans une autre publication.

Le gouvernement égyptien a déclaré l'état d'urgence après que les forces de sécurité eurent délogé, à l'aide de chars d'assaut et de véhicules blindés, les partisans de Mohammed Morsi des places que ceux-ci occupaient au Caire.

La gouvernance par intérim du pays avait prévenu les occupants des deux places, installés à des carrefours stratégiques de la capitale depuis la fin juin, que leur démantèlement viendrait.

Selon le dernier bilan du ministère égyptien de la Santé, près de 300 personnes auraient perdu la vie.

Au moins deux journalistes, un caméraman de Sky News et une reporter d'un quotidien de Dubaï, ont apparemment été tués mercredi.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, a affirmé que le gouvernement Harper et d'autres dans le monde devraient insister pour que l'armée égyptienne ne cesse la répression.