Le premier ministre Stephen Harper a ajouté son grain de sel à la controverse entourant la loi russe qui interdit le militantisme pour la cause homosexuelle.

Lors d'un événement vendredi à Miramichi, au Nouveau-Brunswick, il a affirmé que les Canadiens s'attendaient de leur gouvernement qu'il défende les droits de la personne.

«On n'emprisonne pas et on ne tue pas des gens pour des activités libres entre des adultes. On ne met pas en prison des gens pour avoir exprimé une position politique», a-t-il déclaré.

Plus tôt dans la journée, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, avait affirmé qu'il souhaitait que la controverse soit résolue avant le début des Jeux olympiques de Sotchi, en février.

Bien que M. Baird ait ouvertement décrié la loi russe, estimant qu'elle incite à la haine, il a fait la sourde oreille face aux nombreux appels au boycottage des Jeux provenant de défenseurs des droits des homosexuels.

Le président américain Barack Obama s'est quant à lui positionné contre le boycottage des Jeux olympiques, lors d'une conférence de presse vendredi à la Maison-Blanche.

Il s'est dit particulièrement «offensé» par la loi russe, mais a estimé qu'il serait injuste d'empêcher des athlètes qui s'entraînent pendant de longues années de participer à ce rendez-vous sportif international.

Lors d'une conférence téléphonique vendredi durant un déplacement au Brésil, où il participe à des discussions commerciales, M. Baird a déclaré qu'il était inquiet du sort des athlètes canadiens de minorités sexuelles qui participeront aux Jeux de Sotchi.

Il faisait ainsi écho à un commentaire du ministre russe des Sports, Vitaly Mutko, qui a déjà dit que les homosexuels pourront participer librement aux Jeux, mais qu'ils devront répondre de leurs actes s'ils décident de faire la promotion de la cause gaie dans la rue.

Le ministre Baird a déploré cette prise de position, mais il a précisé que les athlètes canadiens n'auront pas à se plier à la loi controversée pendant très longtemps, contrairement aux Russes qui doivent la respecter 365 jours par année.

De son côté, le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, a demandé vendredi des éclaircissements supplémentaires aux autorités russes relativement à la loi, disant vouloir s'assurer qu'elle ne viole pas l'esprit des Jeux, dont l'objectif est de rendre le sport accessible à tous, sans égard à l'orientation sexuelle, entre autres.