Le NPD et la directrice parlementaire du budget (DPB) n'écartent pas la possibilité d'intenter un nouveau recours judiciaire devant le refus du gouvernement fédéral de fournir des détails sur l'impact de ses compressions budgétaires.

La DPB par intérim, Sonia L'Heureux, a dénoncé hier le manque de collaboration d'Ottawa dans un ensemble de dossiers, dont celui des compressions. Depuis un an et demi, Mme L'Heureux et son prédécesseur, Kevin Page, demandent à des dizaines d'organismes et ministères fédéraux de leur fournir des précisions sur la manière dont ces compressions pourraient toucher les services aux Canadiens. Mais le gouvernement refuse de collaborer.

Selon des données rendues publiques hier, seulement une vingtaine d'entités sur les 65 approchées avaient répondu à ces demandes. En règle générale, les ministères les plus importants - notamment celui des Transports, le Secrétariat du Conseil du Trésor, le Bureau du greffier du Conseil privé et Ressources humaines et développement des compétences Canada - refusent tous de répondre.

Or, ce n'est pas le seul dossier où la collaboration du gouvernement laisse à désirer, estime le bureau du DPB. «Dans plusieurs dossiers, le DPB est dans l'impossibilité d'obtenir l'information nécessaire aux analyses qu'ont demandées des parlementaires», peut-on lire dans une note d'information émanant de l'organisme.

Nouveau recours judiciaire?

Appuyé par le chef du NPD, Thomas Mulcair, le DPB avait - geste rare - demandé aux tribunaux de clarifier son mandat, il y a quelques mois. La Cour fédérale l'a invité à retourner à sa table de travail et à réclamer les informations recherchées auprès des instances appropriées.

«La deuxième échéance du 19 juillet 2013 est passée, et je n'ai toujours pas reçu toute l'information dont j'ai besoin pour entreprendre l'analyse demandée», a déclaré Mme L'Heureux hier par voie de communiqué. La directrice intérimaire n'a pas écarté la possibilité de demander à nouveau aux tribunaux de trancher le différend.

Le NPD est allé plus loin et a évoqué directement cette possibilité. «Toutes les options sont sur la table, a indiqué la porte-parole de l'opposition officielle en matière de Finances, Peggy Nash. Il y a des options légales, des options parlementaires...»

«Les Canadiens ont besoin de l'information pour voir quelles sont les coupes, leur impact sur les services. C'est une question de transparence.»