Le premier ministre Stephen Harper a voulu garder le cap sur la croissance de l'économie avec son remaniement ministériel d'hier. Qui sont les gagnants? Qui sont les perdants? Analyse en quatre temps.

GAGNANTS

Steven Blaney


Sans doute la nomination la plus inattendue de la journée: le député québécois passe de ministre des Anciens Combattants à ministre de la Sécurité publique. Il supervisera une imposante structure qui inclut la Gendarmerie royale du Canada, les services de renseignement, les frontières et les pénitenciers canadiens.

Denis Lebel

Denis Lebel perd la responsabilité des Transports, mais il devient «monsieur Québec» au sein du gouvernement fédéral, en cumulant les responsabilités de lieutenant du Québec, ministre des Affaires intergouvernementales et responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

James Moore

Après le Patrimoine, où il a piloté le programme de commémoration de la guerre de 1812, le député de la Colombie-Britannique hérite d'un ministère à vocation économique hautement convoité au gouvernement, celui de l'Industrie.

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DES PERDANTS

Christian Paradis

Peut-être le plus grand perdant du jour, M. Paradis perd son titre de lieutenant de Stephen Harper au Québec. Il perd également le portefeuille prestigieux de l'Industrie. Il dirigera le ministère du Développement international et de la Francophonie, au moment où le gouvernement conservateur élimine l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

Jason Kenney

Après avoir occupé avec énergie le ministère de l'Immigration depuis 2008, plusieurs s'attendaient à ce que le député albertain reçoive une promotion importante. M. Kenney dirigera plutôt le ministère de l'Emploi et du Développement social. Les ambitions de l'énergique ministre ont-elles nui à son ascension?

Peter Kent

Le ministre de l'Environnement qui a retiré le Canada du protocole de Kyoto est évincé du cabinet. M. Kent, qui est remplacé par Leona Aglukkaq, avait laissé entrevoir son départ il y a deux semaines en déclarant sur les réseaux sociaux qu'il accepterait de redevenir simple député si c'était la volonté du premier ministre.

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DE NOUVEAUX VISAGES

Chris Alexander

Stephen Harper en avait surpris plusieurs après les élections de 2011 en écartant son jeune candidat-vedette et ex-ambassadeur du Canada en Afghanistan, Chris Alexander. Il l'a finalement admis au sein de sa garde rapprochée, hier, en lui confiant la responsabilité de l'Immigration.

Shelly Glover

La Manitobaine d'origine métisse, parfaitement bilingue, fait son entrée au Conseil des ministres et hérite du poste de ministre du Patrimoine et des Langues officielles. On s'attendait à ce que M. Harper lui accorde ainsi une plus grande place dans la foulée de la démission du ministre manitobain Vic Toews, la semaine dernière.

Pierre Poilievre

Connu pour son style abrasif et ses répliques partisanes, notamment dans les dossiers à caractère éthique de son gouvernement, Pierre Poilievre est récompensé par Stephen Harper, qui l'a nommé ministre d'État responsable de la réforme démocratique. Il s'agit d'un dossier crucial, qui comprend la réforme du Sénat.

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DES VISAGES CONNUS

Jim Flaherty

Les rumeurs couraient depuis des mois sur l'avenir du seul ministre des Finances qu'a connu le gouvernement Harper. Mais M. Flaherty restera en poste. Affligé d'une maladie de la peau, il a publiquement affirmé son souhait de conserver son emploi.

Peter MacKay

Le ministre au coeur du fiasco de l'achat des chasseurs F-35 quitte le ministère de la Défense et devient titulaire de la Justice. M. MacKay dirigeait le Parti progressiste-conservateur au moment de la fusion avec l'Alliance canadienne, le rendant plus difficile à écarter pour Stephen Harper.

Joe Oliver

Certains croyaient que le ministre des Ressources naturelles serait placé sur la voie d'évitement en raison de son style conflictuel. Il a dénoncé l'influence des "écologistes radicaux» et qualifié d'"exagérées" les menaces climatiques. Le sort des oléoducs Northern Gateway, en Colombie-Britannique, et Keystone XL, aux États-Unis, est en suspens. Il reste néanmoins en poste.