Le ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis, abandonne sa poursuite en diffamation contre le député néo-démocrate Guy Caron, qui l'avait accusé de conflit d'intérêts dans un dossier de déménagement de fonctionnaires fédéraux.

M. Paradis et Caron se sont mis d'accord pour mettre fin à toute procédure dans ce dossier, sans frais à acquitter de part et d'autre. Seule condition : ne pas commenter le litige publiquement.

M. Paradis réclamait depuis mars 2012 le paiement de 150 000$ en dommages de la part de Guy Caron, pour des propos qu'il jugeait diffamatoires et qui auraient porté atteinte à sa réputation.

Dans le cadre d'une réorganisation du traitement des demandes d'assurance-emploi, le gouvernement fédéral avait annoncé à l'époque la fermeture d'un centre de traitement à Rimouski et son remplacement par un immense nouveau centre à Thetford Mines, dans la circonscription de M. Paradis, Mégantic-L'Érable. Le ministre conservateur s'était vanté dans un journal local d'avoir fait des représentations auprès de sa collègue Diane Finley pour que ce déplacement se fasse vers sa circonscription.

Le choix définitif des locaux à Thetford Mines n'avait pas été arrêté définitivement. Mais depuis plusieurs années les fonctionnaires fédéraux en place dans cette ville sont logés depuis dans un ancien magasin Canadian Tire. La Presse avait révélé en février 2012 que l'immeuble appartient à l'avocat Ghislain Dionne, un associé du père de Christian Paradis et ancien associé du ministre lui-même avec qui le gouvernement a signé un bail locatif.

Le député Guy Caron avait parlé de «patronage» et «conflit d'intérêts» dans ce dossier. Il avait d'ailleurs porté plainte contre M. Paradis à la Commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. La plainte est toujours à l'étude.

«Je peux vous confirmer que l'enquête est toujours en cours. Nous ne pouvons confirmer quand elle sera menée à bien, mais nous espérons publier le rapport dans les prochains mois», a précisé mardi la porte-parole de la commissaire, Margot Booth.