Le chef libéral Justin Trudeau a continué lundi à encaisser les attaques pour avoir accepté d'importants cachets de la part d'organisations caritatives pour des discours prononcés après être devenu député, malgré sa promesse de rembourser tous les organismes s'estimant floués.

Les conservateurs ont maintenu que M. Trudeau n'aurait jamais dû accepter d'argent d'organismes caritatifs, que cela soit avant ou après avoir été élu.

Le parti au pouvoir a par ailleurs étendu la définition d'organisme caritatif pour englober tous les groupes sans but lucratif, les universités, les municipalités et d'autres organisations du secteur public.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Thomas Mulcair n'a cependant pas voulu aller aussi loin.

Il a toutefois affirmé que M. Trudeau devrait rembourser «chaque cent» payé par des organismes caritatifs et OSBL depuis son élection, en 2008, pas seulement à ceux qui exigent de ravoir leur argent.

Jusqu'à maintenant, seul un organisme caritatif, la Grace Foundation au Nouveau-Brunswick, a demandé à M. Trudeau de la rembourser, affirmant avoir perdu de l'argent lors d'un événement visant à recueillir des sous pour une résidence pour personnes âgées, l'an dernier.

Les conservateurs ont fait circuler, lundi, des documents démontrant que M. Trudeau avait participé à trois événements de collecte de fonds pour l'Université de Guelph; le Georgian College à Barrie, en Ontario; ainsi qu'à un dîner d'affaires organisé par la ville ontarienne de Chatham Kent; les trois événements ont perdu de l'argent. Les trois ont eu lieu en 2006, soit deux ans avant la première élection de M. Trudeau.

Si les conservateurs ne font pas de distinction entre sa vie précédant son entrée en politique et son statut de député, M. Mulcair estime, pour sa part, que ce que faisait M. Trudeau avant son entrée au Parlement relève de la sphère privée.

Lors de la course à la chefferie du Parti libéral, Justin Trudeau a volontairement détaillé toutes ses sources de revenu, incluant un héritage de 1,2 million $ de son père. Il assure également avoir cessé de réclamer des honoraires une fois qu'il eut commencé à sérieusement envisager de se lancer dans la course à la chefferie.

Plusieurs sénateurs conservateurs donnent également des discours, dont Jacques Demers, Larry Smith et Nancy Green Raine. Mike Duffy et Pamela Wallin, embourbés dans le scandale des dépenses du Sénat, avaient eux aussi l'habitude de présenter des allocutions.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, avait demandé à M. Trudeau, la semaine dernière, de rembourser les 20 000 $ versés par une conférence sur la littératie l'an dernier. La chaîne Global a toutefois souligné lundi que le groupe ne voulait pas ravoir ses sous.