L'ex-chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, contrôlait un fonds secret alimenté avec les fonds du Parti conservateur.

Les hautes instances du parti et du cabinet du premier ministre (CPM) en ont confirmé l'existence après un reportage de CBC.

« Un fonds est maintenu pour que le parti paie toute dépense de parti, pas les contribuables », a déclaré le porte-parole de la formation, Fred DeLorey, dans un courriel envoyé à La Presse.

Selon CBC, ce fonds clandestin était contrôlé par le chef de cabinet et peu de gens en connaissaient l'existence, même dans l'entourage du premier ministre. Outre M. Wright, seuls les cinq administrateurs du Fonds conservateur du Canada pouvaient en superviser les opérations. La taille aurait déjà atteint près d'un million de dollars.

On ignore quelle était l'implication de Stephen Harper à cet égard.  

« Le Parti conservateur défraie des dépenses légitimes, par exemple des événements du parti auxquels le premier ministre assiste », a précisé M. DeLorey.

«Tout l'argent dépensé par le Parti conservateur est comptabilisé dans nos rapports annuels à Élections Canada», a-t-il ajouté.

Une source conservatrice a fait valoir que les autres partis ont une réserve semblable. Mais le porte-parole du NPD Karl Bélanger a indiqué que ce budget reste au parti et non au bureau du chef, et qu'il est contrôlé par le directeur du NPD et non le chef de cabinet de Thomas Mulcair. La porte parole du Parti libéral Kate Monfette a pour sa part confirmé que le parti défraie les coûts associés aux activités partisanes du chef Justin Trudeau.

Pas de lien avec Duffy

Des porte-parole de la formation et du premier ministre ont par ailleurs catégoriquement nié que le fonds a servi à rembourser les 90 000 $ dus par Mike Duffy au Sénat.  

« Je peux vous dire un non catégorique, a déclaré le directeur des communications du premier ministre, Andrew MacDougall. Les fonds utilisés étaient les fonds personnels de M. Wright. »

L'ancien chef de cabinet, Nigel Wright, a démissionné il y a quelques semaines après qu'il fut révélé qu'il avait donné un chèque personnel de 90 000 $ au sénateur Duffy pour que celui-ci rembourse des allocations de logement indûment réclamées.

Tous les membres du gouvernement Harper ont affirmé que M. Wright a sorti l'argent de sa propre poche et à sa propre initiative, et qu'il n'a pas été remboursé.

Les partis de l'opposition ont néanmoins dénoncé l'incident, le décrivant comme un moyen de s'ingérer dans les activités du Sénat.

La GRC a ouvert une enquête sur l'affaire. Le vérificateur général a aussi été appelé en renfort.

L'opposition a demandé que tous les documents pertinents à la transaction, incluant une copie du chèque, soient rendus publics. Le gouvernement a refusé.