Alors que le gouvernement Harper est secoué par le scandale des dépenses des sénateurs à Ottawa, l'unité des troupes conservatrices pourrait être rudement mise à l'épreuve à l'occasion du congrès national du Parti conservateur, à Calgary, à la fin du mois de juin.

C'est qu'un groupe de militants conservateurs tente à nouveau de rouvrir le débat sur la formule qui doit prévaloir pour la sélection du prochain chef. À l'heure actuelle, la formule prévoit que chaque association de circonscription dispose d'un poids égal, nonobstant le nombre de membres qu'elle compte. Par exemple, la circonscription de Laurier-Saint-Marie, au Québec, détient le même poids électoral que la circonscription de Calgary-Centre, en Alberta, même si la première compte une poignée de membres en règle et que la seconde en dénombre des milliers.

Cette formule était l'une des conditions sine qua non de Peter MacKay, actuel ministre de la Défense, durant les négociations avec Stephen Harper qui ont mené à la fusion du Parti progressiste-conservateur et de l'Alliance canadienne afin de créer le Parti conservateur, en 2003.

Même si les délégués conservateurs ont déjà rejeté l'idée de modifier cette formule à deux reprises dans le passé, deux résolutions visant à déchirer le compromis de 2003 seront débattues durant le congrès du Parti conservateur.

L'une d'entre elles permettrait d'élire le prochain chef par vote direct de tous les membres. L'autre accorderait un minimum de 100 points à toutes les circonscriptions électorales et un maximum de 200 points à celles comptant plus de membres.

Hier, le ministre Peter MacKay cachait mal son irritation de voir que l'on tente à nouveau de rouvrir ce débat. «C'est une question qui sème la division. Cela fait remonter à la surface les vieilles affiliations et les vieilles fissures, et je ne pense pas que nous avons besoin de cela en ce moment», a affirmé M. MacKay.