Le suicide de Jamie Hubley, un adolescent de 15 ans, à l'automne 2011, était une tragédie qui a durement frappé la communauté locale, mais les connexions personnelles ont fait résonner cette affaire entre les murs de la colline parlementaire, ainsi qu'à la législature ontarienne.

Le jeune Jamie, un élève ouvertement homosexuel qui avait été harcelé pendant plusieurs années, était le fils du conseiller municipal d'Ottawa Allan Hubley - un politicien ayant des amis au sein d'importants cercles fédéraux et provinciaux.

M. Hubley, Laureen Harper, l'épouse de Stephen Harper, et le ministre du Patrimoine James Moore doivent d'ailleurs annoncer, lundi, à l'école du défunt adolescent, les grandes lignes du nouveau programme national contre le harcèlement et la discrimination.

Ledit programme, selon des sources gouvernementales, sera mis en place par l'entremise de la Croix-Rouge canadienne. L'idée est de former des milliers de jeunes pour présenter des ateliers contre le harcèlement dans leurs communautés, et que ceux-ci s'engagent à contacter au moins 20 autres jeunes.

Selon un responsable, le gouvernement veut s'assurer que les jeunes disposent des ressources nécessaires pour lutter contre le harcèlement, la cyber-intimidation et la discrimination.

Jamie Hubley était un patineur artistique, et le seul élève ouvertement gai à l'école secondaire A.Y. Jackson à Kanata, une banlieue d'Ottawa. Selon son père, l'adolescent souffrait de dépression, et a été harcelé pendant toute sa vie. M. Hubley a plaidé en faveur d'une multiplication des services de première ligne pour les enfants harcelés depuis la mort de son fils.

«Il voulait seulement que quelqu'un l'aime. C'est tout», a dit M. Hubley a déclaré à CBC News en 2011. «Et qu'est-ce qu'il y a de mal à cela? Pourquoi les gens doivent-ils être cruels envers nos enfants lorsqu'ils ne veulent qu'être aimés?»

La mort du jeune Jamie fut l'un des facteurs menant à l'adoption d'une loi provinciale imposant des sanctions plus sévères contre les harceleurs, et des mesures de protection pour les adolescents qui désirent fonder des groupes rassemblant des homosexuels et des hétérosexuels dans leurs écoles.

À l'époque, certains groupes ont dénoncé le projet de loi, affirmant qu'il empiétait sur les libertés religieuses.

Jamie Hubley a tenté de créer un club anti-discrimination à son école, mais son père a dit que les affiches avaient été arrachées et qu'il s'était fait insulter à l'école et en ligne.