L'opposition néo-démocrate à Ottawa lance une offensive dans l'espoir de faire reculer le gouvernement conservateur, qui a annoncé l'abolition du crédit d'impôt pour les fonds de travailleurs dans son dernier budget.

Le porte-parole de l'opposition officielle, Alexandre Boulerice, affirme que cette décision est une grave erreur et démontre une incompréhension complète du modèle économique québécois et du rôle de ces fonds dans l'économie de la province.

M. Boulerice estime d'ailleurs que la décision est une attaque directe contre le Québec puisque 90 pour cent des sommes qu'Ottawa entend récupérer par cette mesure proviendront d'épargnants québécois, où se trouve la quasi-totalité de ces fonds.

Il y voit également une expression de l'idéologie antisyndicale des conservateurs alors que ces fonds sont des initiatives d'organisations syndicales.

Cependant, l'élimination du crédit d'impôt rencontre, selon lui, l'opposition des gens d'affaires du Québec autant que des syndicats et des épargnants puisque des dizaines de millions de dollars d'investissements et des centaines de milliers d'emplois en sont tributaires.

Le député rejette du même coup l'argument conservateur voulant que le soutien gouvernemental n'est plus nécessaire puisque ces fonds sont désormais suffisamment capitalisés. M. Boulerice fait valoir que ces capitaux doivent être renfloués afin de poursuivre la mission des fonds de travailleurs et ajoute que cette mission a comme particularité d'intervenir dans des situations négligées par les fonds traditionnels en raison de leurs rendements moins alléchants.

Le NPD a lancé une pétition contre ce geste. Une campagne invitant les citoyens à exprimer leur désaccord par la poste sera aussi mise en marche par tous les députés néo-démocrates du Québec.