Stephen Harper a défendu son retrait d'une convention de l'ONU qui vise à combattre les sécheresses, jeudi. Il fait valoir que le gros des sommes que le Canada y contribue sert à alimenter une bureaucratie au lieu d'aider des personnes dans le besoin.

Le Canada a contribué 350 000 $ à ce programme des Nations unies en 2012, et il prévoit dépenser 315 000 $ en 2013.

Le premier ministre a affirmé qu'à peine 18% de ces sommes sont effectivement utilisés pour des programmes d'aide. Près de 75% de l'enveloppe sert à payer des salaires, des conférences et des dépenses de bureaux.

« Ce n'est pas une manière efficace de dépenser l'argent des contribuables », a résumé M. Harper, soulignant que d'autres programmes permettent d'obtenir des meilleurs résultats sur le terrain.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a rappelé qu'Ottawa a déjà engagé plus d'un milliard pour aider les pays en développement à faire face aux effets des changements climatiques.

« Pour nous, on va appuyer des mesures concrètes pour assister les familles qui ont besoin d'aide, a expliqué le ministre. C'est pour cette raison qu'on dépense des millions de dollars. »

Le gouvernement s'est discrètement retiré de la convention, la semaine dernière, quelques semaines avant la tenue d'une convention scientifique. Une porte-parole de l'Agence canadienne de développement internationale (ACDI), qui est responsable du programme, a indiqué que le Canada ne participerait pas à cette conférence.

Le Canada est le seul pays à se retirer de la convention, qui vise principalement à aider les pays de l'Afrique de l'Est et du Sahel.

L'opposition fulmine

« Ridicule », « choquant », « incompréhensible », les partis de l'opposition n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer la décision du gouvernement conservateur.

La députée néo-démocrate Hélène Laverdière, une ancienne diplomate, estime que la décision va nuire à la réputation du Canada.

« Si l'on réduisait d'un peu le programme d'autopromotion du gouvernement, on serait capable de payer cette contribution pendant des années », a-t-elle dit en faisant référence à la campagne publicitaire lancée par Ottawa pour promouvoir son Plan d'action économique.

Le député libéral Stéphane Dion soutient que le Canada va davantage s'isoler sur la scène internationale.

« Si le Canada n'est pas à la table, comment peut-il être plus efficace que s'il est à la table ? a-t-il demandé. Et s'il estime que les résultats qui ont lieu à la table ne sont pas satisfaisants, il n'a qu'à exercer son leadership pour les améliorer à la table. »

« Il agit de manière unilatérale or, en diplomatie, c'est la dernière chose à faire », a pour sa part dénoncé le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé.