Stephen Harper devrait mener une sorte de mission «Équipe Canada» à Washington, qui réunirait les premiers ministres des provinces, des députés de l'opposition et des gens d'affaires, afin de convaincre les autorités américaines de donner le feu vert au projet de construction du pipeline Keystone XL.

C'est du moins l'idée qu'a soumise hier à la Chambre des communes le chef intérimaire du Parti libéral, Bob Rae, afin de s'assurer que ce projet, qui «est dans l'intérêt économique du pays», voie le jour.

M. Rae a lancé cette invitation dans le contexte où il dirigeait les troupes libérales aux Communes pour la dernière fois. Il passera en effet le flambeau au prochain chef, qui sera élu le 14 avril par les sympathisants et les membres du Parti libéral. Les travaux parlementaires font relâche pendant deux semaines à partir d'aujourd'hui en raison du congé pascal.

«Je pense que c'est important que les États-Unis sachent très bien que c'est dans l'intérêt national du Canada d'avoir la possibilité d'exporter ce que nous produisons aux États-Unis et ailleurs», a affirmé M. Rae. «Pourquoi ne pas avoir une réelle Équipe Canada, qui inclut les membres de l'opposition, les premiers ministres, d'autres personnes et, naturellement, le premier ministre du Canada?»

M. Harper a répondu que son gouvernement profite de toutes les tribunes qui s'offrent à lui pour convaincre les autorités américaines des avantages économiques de ce projet controversé proposé par TransCanada.

Harper est d'accord

«Notre gouvernement coordonne ses activités avec les autres gouvernements du Canada qui, pour la grande majorité, appuient fortement ce projet. Nous continuons à communiquer ce message. Évidemment, si les députés du Parti libéral sont d'accord et sont prêts à se joindre à cet effort, je suis toujours prêt à accepter une telle offre d'aide», a-t-il dit.

Le président Barack Obama doit décider du sort de l'oléoduc Keystone XL au cours des prochains mois. S'il reçoit le feu vert, le pipeline permettrait de transporter le pétrole des sables bitumineux albertains à travers le Midwest américain, jusqu'à des raffineries situées près du golfe du Mexique, au Texas, afin qu'il soit distribué partout dans le monde. Les groupes environnementaux américains sont farouchement opposés à ce projet.

Il y a deux semaines, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, s'est attiré les foudres des conservateurs lorsqu'il a refusé de faire la promotion de Keystone durant sa visite à Washington. Le NPD s'oppose au projet, estimant qu'il fera perdre des emplois à l'économie canadienne et qu'il serait préférable d'acheminer le pétrole albertain vers les provinces de l'est du pays, où il pourrait être raffiné et exporté.