Un projet de loi qui pourrait criminaliser la discrimination contre les transgenres canadiens a été adopté aux Communes, mercredi.

Ce projet de loi d'initiative parlementaire, déposé par l'opposition, a reçu 149 votes favorables contre 137, le tout avec l'appui essentiel de 16 députés conservateurs, dont quatre ministres.

Il s'agissait de l'un des premiers tests de la solidité de la position conservatrice sur la question des droits des gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres (LGBT) au pays, alors que le ministre des Affaires étrangères John Baird a livré un plaidoyer en faveur de tels droits à l'étranger.

M. Baird, le ministre des Finances Jim Flaherty, la ministre du Travail, Lisa Raitt, et le ministre du Patrimoine, James Moore, font partie des conservateurs qui ont appuyé le projet de loi. Le premier ministre Stephen Harper, la majorité des ministres et la plupart des simples députés s'y sont opposés.

Les partis d'opposition se sont unis dans leur appui au projet de loi, déposé par le néo-démocrate Randall Garrison.

Les députés peuvent généralement voter selon leurs convictions lorsqu'il est question d'un projet de loi d'initiative parlementaire.

M. Garrison a déclaré que «les citoyens transgenres et transsexuels sont parmi les plus marginalisés, et sont trop souvent victimes de harcèlement et d'actes de violence».

Le projet de loi a entraîné de vifs débats parfois émotifs aux Communes.

Certains députés conservateurs se sont opposés au projet de loi, affirmant qu'en vertu de celui-ci, les pédophiles seraient protégés s'ils s'introduisaient dans des salles de bain publiques.

Peu de temps avant le vote de mercredi, le député conservateur de Calgary-Ouest, Rob Anders, a déposé une pétition «au nom des milliers» de Canadiens opposés à ce qu'il appelle «le projet de loi salle de bain».