Thomas Mulcair a affirmé samedi qu'il n'avait pas de leçons à tirer des conservateurs sur la façon dont un chef de l'opposition officielle soit se comporter à l'étranger.

Le chef du Nouveau Parti démocratique soutient que les conservateurs - qui l'accusent depuis le début de la semaine d'avoir calomnié le Canada pendant sa visite à Washington et à New York - semblent avoir oublié comment ils se comportaient lorsqu'ils étaient dans l'opposition.

M. Mulcair a fait valoir que les conservateurs argumentent qu'on ne peut pas parler du gouvernement lorsque l'on est en voyage à l'étranger, mais qu'ils n'avaient aucun problème à le faire lorsqu'ils étaient dans l'opposition.

Selon lui, Stephen Harper n'hésitait pas à dénoncer les gouvernements libéraux au public américain lorsqu'il était chef de l'opposition.

Il avait par exemple coécrit un article dans le Wall Street Journal en 2003, déplorant le fait que le gouvernement de Jean Chrétien ait refusé de participer à la guerre en Irak. Il avait alors souligné que «pour la première fois dans l'histoire, le gouvernement canadien ne (s'était) pas tenu aux côtés de ses alliés britanniques et américains alors qu'ils (étaient) dans le besoin».

En 2005, il s'était rendu à Washington où il a renforcé les craintes des Américains au sujet de la prétendue inefficacité de lutte antiterroriste au Canada. Et avant même de devenir chef de l'opposition, il avait déploré dans un discours au Conseil américain pour les politiques nationales, au cours d'une rencontre qui s'était déroulée à Montréal, que le Canada était «un État-providence européen dans le pire sens du terme».

En comparaison, les critiques de M. Mulcair à l'endroit du bilan environnemental du gouvernement Harper et son manque d'enthousiasme pour le projet Keystone XL sont plutôt ternes.

Mais les réflexions du chef de l'opposition n'ont pas été bien accueillies au gouvernement alors que ministres et mêmes premiers ministres des provinces de l'Ouest tentent de convaincre nos voisins du sud sur les bienfaits de l'oléoduc, qui transporterait du pétrole brut provenant des sables bitumineux de l'Alberta aux raffineries du Golfe du Mexique.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a déclaré que M. Mulcair disait du mal du Canada et le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, l'a accusé d'avoir «trahi les intérêts canadiens», selon M. Mulcair.

M. Mulcair a soutenu qu'il n'avait rien dit à ses publics américains qu'il n'avait déjà dit au Canada depuis des mois.