Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu n'entretient plus de relation amoureuse avec son adjointe, Isabelle Lapointe, qui est sur le point d'être mutée. Et tout indique que la régie interne du Sénat enquêtera sur cette violation des règlements d'embauche.

La confusion la plus totale régnait dans le camp conservateur, hier, sur les suites de cette affaire.

En matinée, le sénateur Claude Carignan, leader adjoint du gouvernement Harper au Sénat, a affirmé aux journalistes que la relation entre M. Boisvenu et son employée est terminée.

Au cours des heures qui ont suivi, deux sénateurs du Québec, Jacques Demers et Jean-Guy Dagenais, ont indiqué aux médias que Mme Lapointe n'est plus une employée de M. Boisvenu.

Le sénateur Carignan a ensuite corrigé ses collègues par l'entremise de son compte Twitter en écrivant qu'ils «se sont trompés».

«Elle est toujours à l'emploi du sénateur Boisvenu, c'est la relation amoureuse qui est terminée», a précisé Jacques Hébert, conseiller politique du sénateur Carignan.

Puis, en fin d'après-midi, une source conservatrice a indiqué à La Presse que Mme Lapointe quittera bientôt le bureau du sénateur. Il n'a pas été possible de savoir si elle sera embauchée par autre parlementaire, ni si elle obtiendra une indemnité de départ.

En fin de journée, le site web du sénateur précisait toujours que Mme Lapointe fait partie de son équipe.

M. Boisvenu et son bureau n'ont pas répondu à nos messages.

Une enquête?

Tout indique que le sénateur sera visé par une enquête, puisque son idylle est contraire aux règles d'embauche du Sénat. Ces règles stipulent en effet que «les sénateurs ne peuvent pas embaucher parmi leur personnel un membre de la famille ou un membre du ménage».

On définit un membre de la famille comme «l'époux ou le conjoint de fait, le fils, la fille, le petit-fils ou la petite-fille, le père, la mère, le grand-père ou la grand-mère, le frère ou la soeur ou quiconque a un lien similaire du fait d'un mariage ou d'une union de fait».

«Le Sénat est en train d'examiner cette situation avec le sénateur Boisvenu», a dit Jacques Hébert, conseiller du sénateur Carignan.

«Il ne parle pas au nom du Sénat», a rétorqué une source conservatrice au Sénat.

Le sénateur libéral James Cowan, quant à lui, affirme que ce groupe va bel et bien se pencher sur le cas Boisvenu. Il dit en avoir discuté avec le vice-président du comité, George Furey, et que celui-ci lui a dit «qu'ils n'ont pas encore rencontré le sénateur Boisvenu et qu'ils vont le faire».

La Presse a révélé vendredi dernier que M. Boisvenu a entretenu pendant plusieurs mois une liaison amoureuse avec son adjointe de direction, Isabelle Lapointe.

Les autorités du Sénat ont été avisées il y a plusieurs mois que cette relation contrevenait aux règles. La whip du gouvernement conservateur au Sénat, Beth Marshall, a été informée de cette situation délicate il y a un an. Cela n'a pas empêché M. Boisvenu de continuer cette relation avec Mme Lapointe.

Jusqu'à tout récemment, ils arrivaient encore souvent dans la même voiture le matin sur la colline parlementaire, selon des employés qui ont requis l'anonymat.

«Ce qui regarde ma vie personnelle ne regarde que moi-même. J'espère que l'on va respecter cela», a dit M. Boisvenu la semaine dernière.

La conseillère en éthique du Sénat, Lyse Ricard, a refusé de se mêler du dossier, renvoyant la balle au comité de la régie interne du Sénat.