Le gouvernement fédéral a annoncé mardi la mise sur pied d'une nouvelle brigade au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour lutter contre le trafic de tabac et a présenté un projet de loi imposant des peines d'emprisonnement minimales pour ceux reconnus coupables de s'être livrés à la contrebande de cigarettes.

En conférence de presse, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a déclaré que les organisations criminelles ne devraient pas pouvoir bénéficier de la vente de tabac illégal alors que ce sont les contribuables qui en paient le prix en raison de l'augmentation des coûts reliés aux soins de santé.

M. Toews a affirmé que le trafic de cigarettes constituait une menace sérieuse pour la sécurité publique, les collectivités et l'économie du pays parce qu'il favorisait la croissance des réseaux du crime organisé et facilitait ainsi l'accès aux drogues et aux armes illégales.

La brigade de la GRC, qui sera composée de 50 policiers, aura pour cible tant les groupes criminels que quiconque vendra, transportera ou aura en sa possession du tabac de contrebande.

S'il est adopté, le projet de loi déposé au Sénat entraînera la création d'une nouvelle infraction au Code criminel concernant le trafic de cigarettes avec des peines allant de six mois à cinq ans de prison.

Les récidivistes recevront aussi des peines minimales obligatoires variant entre 90 et 180 jours d'emprisonnement lorsqu'une «quantité élevée» de tabac sera en cause, soit plus de 10 000 cigarettes ou 10 kg d'autres produits du tabac.

Réduire le nombre de cigarettes illégales dans les rues permettra aussi de diminuer le nombre de jeunes qui tombent dans le piège du tabagisme, a pour sa part fait valoir la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq.

«Les sacs de tabac illégal vendus à bon marché font en sorte que les enfants et les adolescents peuvent facilement se procurer des cigarettes et ainsi commencer à fumer, ce qui a sans contredit des répercussions négatives sur leur santé, a soutenu Mme Aglukkaq. Le tabac de contrebande n'a pas sa place dans nos collectivités.»