Justin Trudeau et ses principaux stratèges ont réussi à mettre au point une redoutable machine électorale au cours des derniers mois: plus de 150 000 sympathisants libéraux ont été recrutés par son organisation, environ 10 000 bénévoles travaillent sans relâche aux quatre coins du pays et près d'un million de dollars ont été recueillis en dons.

Cette machine, construite au fil des semaines depuis le lancement officiel de la campagne au leadership, le 14 novembre, vise deux objectifs: assurer la victoire de Justin Trudeau dès le premier tour du vote préférentiel le 14 avril et jeter les bases d'un retour éventuel du Parti libéral au pouvoir.

Jamais dans l'histoire du pays un candidat briguant la direction d'une formation politique n'a réussi à recruter autant de sympathisants à sa cause, signe indéniable que le jeune député libéral de Papineau suscite un engouement auprès des électeurs.

«Je suis très fier de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant. Je ne tiens rien pour acquis. Beaucoup de mes sympathisants sont des gens qui n'ont jamais été associés au Parti libéral dans le passé. Il y a une volonté de renouveau politique partout au pays et les gens réagissent de façon très positive à ma campagne», a affirmé à La Presse dimanche Justin Trudeau.

Le Parti libéral a décidé d'innover dans le cadre de cette course en donnant aux sympathisants du parti ainsi qu'aux membres le droit de voter pour le prochain chef. Ainsi, une personne peut devenir sympathisant en signant une déclaration dans laquelle elle affirme appuyer les principes du Parti libéral sans avoir à acheter une carte de membre.

Selon des informations obtenues dimanche, le Parti libéral compterait quelque 50 000 membres. Les autorités du parti dévoileront le nombre de membres et de sympathisants ayant droit de vote cette semaine. On s'attend à ce que le nombre de sympathisants dépasse les 200 000.

«Notre objectif était de recruter 100 000 sympathisants. Mais nous avons franchi le cap des 150 000 sympathisants au cours des derniers jours et le compte final pourrait atteindre les 160 000 d'ici la fin de la journée de dimanche, date limite pour recruter des sympathisants», a expliqué à La Presse un stratège de l'organisation de Justin Trudeau.

«C'est sans précédent au pays. Même les partis populistes n'ont pas vu un candidat obtenir ce genre d'appui. (...) C'est la technique de Barack Obama que nous déployons ici. Notre machine est bien huilée et est en train de bien s'établir au pays. Mais nous sommes juste au début de la reconstruction du parti», a ajouté ce stratège.

Le défi est de faire en sorte que les sympathisants recrutés s'enregistrent aussi pour voter et exercent ensuite leur droit de vote. C'est la tâche à laquelle s'attèleront les 10 000 bénévoles de l'organisation de Justin Trudeau.

En tout, huit candidats briguent la direction du Parti libéral. Outre Justin Trudeau, le député libéral de Westmount-Ville-Marie, Marc Garneau, l'ancien ministre de la Justice dans le gouvernement Chrétien, Martin Cauchon, la députée libérale de la région de Vancouver, Joyce Murray, et l'ancienne députée libérale de la région de Toronto, Martha Hall Findlay sont candidats. Les autres, moins connus, sont les avocats Deborah Coyne et David Bertschi et la lieutenant-colonel à la retraite Karen McCrimmon.

Les huit candidats ont d'ailleurs croisé le fer dimanche à Halifax dans le cadre du quatrième débat de la course. Le dernier débat aura lieu à Montréal le 23 mars.