Le grand favori de la course à la direction du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a été pris à partie par son rival Marc Garneau au cours du débat des candidats, samedi.

Marc Garneau lui a demandé en quoi il était qualifié pour devenir chef du parti. Il lui a aussi reproché de n'avoir qu'une vue générale de la politique. Selon l'ancien astronaute, il ne suffit pas d'être un bon orateur pour devenir un bon leader.

«Qu'est-ce qui, dans votre curriculum vitae, vous qualifie pour être le premier ministre du Canada?», a demandé sans détour Marc Garneau.

Justin Trudeau a répondu en soulignant sa capacité à se lier aux gens. Selon lui, c'est là que réside la clé du pouvoir pour les libéraux. Il a cité en exemple sa victoire remportée aux dépens du Bloc québécois en novembre 2008, une circonscription qu'il a su ramener dans les rangs libéraux.

Le député de Papineau soutient que la victoire compte également pour un chef politique. Il a ridiculisé le projet politique de M.Garneau, affirmant que le prochain chef libéral ne convaincra pas les Canadiens de l'élire premier ministre avec un programme en cinq points.

Pour ce troisième débat, le parti a opté pour une formule plus dynamique, mais aux rebondissements néanmoins peu nombreux. Des duels rotatifs ont eu lieu entre les neuf candidats, qui ont eu tour à tour le loisir de mitrailler leurs adversaires. Par la suite, des échanges entre trois candidats ont suivi.

Mais le choc des idées n'a pas été aussi vif que le voulaient les attentes, surtout après que Marc Garneau eut montré les dents, reprochant à Justin Trudeau de manquer de contenu et de ne pas donner de détails sur sa vision et son plan pour le parti.

Dans les faits, par contre, cette autre confrontation de la course au leadership n'a pas fait grand bruit. À plusieurs reprises et sur de nombreux sujets, les candidats, au fond tous membres du même parti, avouaient s'entendre sur leur vision des enjeux, qu'il s'agisse d'immigration, d'économie ou de création d'emplois.

Seul autre moment fort de cette nouvelle joute, un échange entre George Takach, un avocat de Toronto, Marc Garneau et Justin Trudeau sur la question des crédits d'impôt et des ambitions des jeunes.

«Je comprends ce désir de jouer avec les crédits d'impôt et investir ici et là, mais ce que je vois, un peu partout, ce sont des jeunes qui veulent eux aussi faire partie de la solution», a insisté le député de Papineau.

La réplique n'a pas tardé à fuser et utilisant un ton paternaliste à l'égard de son rival, Marc Garneau lui a servi une leçon, sous l'approbation de George Takach.

«C'est une question de mettre en place des politiques concrètes, qui vont avoir un succès. On peut parler du désir des jeunes, mais il faut des mesures concrètes. C'est ce qu'on attend de toi, Justin», lui a lancé Marc Garneau, voulant s'imposer comme le candidat le plus expérimenté.

Les libéraux choisiront leur prochain chef en avril.