Les néo-démocrates seront seuls à défendre leur projet de loi sur la clarté référendaire aux Communes, puisque ni les conservateurs, ni les bloquistes, ni les libéraux n'ont applaudi à leur initiative - quoique pour des raisons bien différentes.

Lundi, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a déposé un projet de loi proposant la majorité simple (50 pour cent plus un) comme seuil de victoire du «Oui» advenant un référendum sur la souveraineté.

Dans la législation proposée, on suggérait également des exemples de question «claire» sur la séparation de la province du reste du Canada. Dans l'éventualité où le gouvernement du Canada trouverait la question de Québec trop floue, les tribunaux seraient appelés à trancher.

La démarche des troupes de Thomas Mulcair se veut en quelque sorte une réponse au projet de loi du Bloc québécois qui propose de carrément abolir la loi sur la clarté référendaire adoptée sous les libéraux de Jean Chrétien en 2000.

Mais aucun des autres partis aux Communes n'a trouvé la démarche du NPD judicieuse.

Selon le chef libéral Bob Rae, le projet de loi est confus et ne cherche qu'à réconcilier les positions divergentes au sein du caucus néo-démocrate, en grande partie issu du Québec.

«C'est presqu'un texte rédigé sur le dos d'une enveloppe, destiné à s'occuper de leurs propres problèmes internes, qui n'a rien à voir avec la bonne gouvernance du pays», a-t-il tranché.

Le chef intérimaire en a particulièrement contre le seuil de la majorité simple, alors que la constitution même du NPD requiert l'accord de deux tiers des membres pour être modifiée, a-t-il souligné.

Le chef bloquiste Daniel Paillé juge pour sa part qu'Ottawa n'a aucunement son mot à dire sur cet enjeu qui ne concerne que les Québécois, à son avis.

«Il n'y a personne qui va dire aux Québécois quand (faire un référendum), quelle question, comment elle va être débattue, quand elle va se faire et l'interprétation des résultats», a-t-il martelé.

Quant au gouvernement conservateur, il répète que les Québécois ne sont pas intéressés à ressasser les «vieilles chicanes du passé».

«On n'a pas l'intention de s'engager dans ce débat-là. On croit que les Québécois sont passés à autre chose», a expliqué l'attaché de presse conservateur Carl Vallée.

D'une façon ou d'une autre, le projet de loi ne devrait pas figurer à l'ordre du jour avant un bon moment, puisque le député qui le parraine, Craig Scott, figure tout en bas de la liste des députés autorisés à déposer des projet de loi privés.